Les îles vulnérables du Pacifique ont demandé jeudi 14 juillet 2022 une action mondiale « urgente et immédiate » contre le changement climatique, tout en soulignant, face à l’influence croissante de la Chine dans la région, leur attachement à la démocratie et à l’ordre international « fondé sur des règles ».
Réunis en sommet dans la capitale des Fidji, Suva, les dirigeants des îles du Pacifique ont souligné que le temps était compté pour éviter les « pires scénarios » qui verraient leurs pays, dont beaucoup se situent juste au-dessus du niveau de la mer, engloutis ou rendus inhabitables par des tempêtes de plus en plus violentes. « Nous sommes en première ligne face aux effets néfastes du changement climatique », ont rappelé les dirigeants dans un document stratégique commun pour 2050, adopté après trois jours de discussions.
« Une action urgente, robuste et transformatrice »
Ils ont alors appelé à « une action urgente, robuste et transformatrice » à tous les niveaux, national, régional et mondial. L’édition 2022 du Forum des îles du Pacifique était la plus importante depuis des années : l’urgence climatique se fait de plus en plus pressante pour les îles de faible altitude, et le forum n’a pas pu se tenir durant la pandémie de Covid-19.
Des rivalités géopolitiques dans la région
Mais le sommet a été marqué par les rivalités géopolitiques dans la région, notamment entre les Etats-Unis et la Chine. La vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris a annoncé lors d’une allocution vidéo que les Washington allait ouvrir deux nouvelles ambassades à Tonga et Kiribati, nommer un envoyé régional et injecter 600 millions de dollars supplémentaires dans la région. La Chine n’a pas caché ses ambitions dans la région, y déployant ses entreprises publiques et y exerçant une diplomatie du chéquier.
Si Pékin a signé cette année un accord de sécurité très décrié avec les îles Salomon, le Premier ministre de ce pays Manasseh Sogavare a rassuré ses partenaires insulaires en annonçant, en marge du sommet, qu’il n’accueillerait pas de base militaire étrangère. L’établissement d’une telle base ferait des îles Salomon « un ennemi » du Pacifique et « ferait de notre pays et de notre peuple des cibles potentielles pour des frappes militaires », a déclaré M. Sogavare à la télévision RNZ Pacific.
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