C’est un mouvement du Bataillon d’intervention rapide (BIR) vendredi dans ce carrefour de Kumba qui va attirer en quelques minutes un millier de personnes. Le corps du chef séparatiste surnommé Field Marshall gît dans un véhicule, avant d’être exposé devant une foule impressionnante.
Recherché pour ses exactions envers des militaires, des autorités et des habitants dans le département du Lebialem, dans la région du Sud-Ouest, il a été tué au cours d’un raid de l’armée camerounaise dans son camp.
Après avoir donné du fil à retordre aux militaires pendant des mois, c’est une victoire qui selon les autorités démontrent le changement radical du rapport de force envers cet ennemi asymétrique dans la guerre.
« Si nous avons pu avoir ce dernier qui vient d’être neutralisé, soyez rassuré, car il reste « No Pity », « Ten Kobo », ceux-là aussi dans un avenir très proche, je peux vous rassurez en tant que représentant du Chef de l’Etat des ministres et du Premier ministre ici dans le département, tout ceux-là seront neutralisé un par un », a déclaré le préfet de la Mémé Chamberlin Ntou’ou Ndong.
Les populations se disent soulagées et peuvent rentrer chez elles, après avoir vécu l’enfer.
« Enfin, un peu de paix », se réjouit Papa Paul, habitant de Kumba. « Cette personne, qui a été tuée, nous faisait peur, il nous a beaucoup terrorisées ici la nuit quand ils venaient attaquer et tirer des coups de feux, on remercie cette armée de nous avoir ramenées un peu de paix ».
Alors que le corps du chef séparatiste Field Marshall a été exposé à Kumba, la vie reprend son cours dans la ville la plus importante de la région anglophone du sud-ouest au Cameroun. Mais pour les spécialistes, sa mort ne signifie pas la fin du conflit en l’absence de dialogue.
« La seule solution pour sortir de cette crise n’est pas de tuer ces garçons, la solution c’est de s’assoir et de discuter, parler à la même table. Mais la mort de Field Marshal ne va pas changer la situation parce que les amba boys sont très déterminés pour cette bataille depuis 2016 et jusqu’à maintenant ça va faire six ans en novembre 2022 », ajoute Suleiman Mohammed, analyste politique.
Selon le Conseil Norvégien pour les réfugiés (NRC), cette guerre anglophone qui fait partie des crises les plus négligées au monde, a mis sur la route du Nigeria voisin plus de 60 000 réfugiés et fait plus 700 000 déplacés internes.
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