Le nouveau bilan pour le conflit foncier entre deux tribus rivales dans l’État du Nil Bleu, à l’est du Soudan a été révisé à 60 morts, des dizaines de blessés et 16 magasins incendiés, selon les autorités. Les tribus Haoussa et Barti s’affrontent depuis lundi 11 juillet dans le district de Qissan pour la possession de certaines terres et la formation d’une autorité civile conjointe pour superviser la question, selon des sources locales citées par l’Agence France-Presse.
L’État du Nil Bleu, frontalier de l’Éthiopie, est l’une des régions reculées du Soudan. Après le coup d’État du 25 octobre dernier, le vide sécuritaire a favorisé une résurgence d’anciens conflits, et notamment des conflits fonciers.
En l’occurrence, la tribu soudanaise des Haoussas y réclame la formation d’une autorité civile pour superviser l’accès aux terres, ce que refusent celle des Bartis. Ces derniers revendiquent, au contraire, la pleine possession de ce territoire.
Ces rivalités ont provoqué cette semaine des affrontements armés qui ont duré cinq jours. Il a fallu le déploiement de troupes pour y mettre fin, et le gouverneur a pris un arrêté interdisant tout rassemblement ou défilé pour un mois. De plus, un couvre-feu nocturne a été imposé dès samedi soir.
Ce conflit local très meurtrier rappelle les violences qui endeuillent régulièrement le Darfour depuis plus de vingt ans, et où les rivalités pour le contrôle de terres et de pâturages ont ravivé des violences similaires récemment. Dans la localité de Kulbus en avril, une dispute autour d’une parcelle a dégénéré et fait au moins 130 morts parmi les tribus Riziegat et Gimr.
Rfi