17.000 hectares brûlés en Gironde alors que la canicule se décale à l’est

L’épisode caniculaire se poursuit en France pendant que les pompiers tentent de venir à bout des violents incendies qui ravagent le sud-ouest.

Un pompier
Un pompier se positionne sur un feu de forêt près de Louchats, à environ 35 km de Landiras en Gironde, le 18 juillet 2022

La moitié est de la France va encore souffrir de la canicule le 19 juillet mais la façade atlantique devrait souffler, après une nuit compliquée en Gironde sur le front des deux incendies géants qui ont déjà ravagé 17.000 hectares de forêt.

Un feu déclaré dans le Médoc
Météo-France a levé mardi matin la vigilance rouge canicule sur 15 départements de la façade atlantique, mais 73 restent placés en vigilance orange, avec des températures en hausse, entre 37 et 40°C dans l’est, et des orages localement violents prévus dans le sud-ouest. Dans cette région, près de 1.700 pompiers venus de toute la France, appuyés par d’importants moyens aériens, sont mobilisés contre deux brasiers qui ont brûlé 4.700 hectares de forêt à La Teste-de-Buch et 12.000 à Landiras, à 50 km à l’est, selon le dernier point de la préfecture de Gironde lundi soir.

Sur ces deux communes, 16.000 personnes ont dû être évacuées le 18 juillet par une chaleur caniculaire, avec plus de 40°C, portant le nombre total d’évacués à 32.000 en six jours. En fin après-midi, un nouveau feu s’est déclaré à Vensac, dans le Médoc, brûlant 70 hectares. Lundi, un énorme panache de fumée était visible du bassin d’Arcachon. Au pied de la dune du Pilat, les cinq campings, desquels 6.000 vacanciers avaient été évacués dans la nuit de mercredi, « ont brûlé à 90% », a dit la préfète de Gironde, Fabienne Buccio.

De nombreuses explosions ont retenti le 18 juillet, dues au bonbonnes de gaz restées dans les campings et dans les restaurants abandonnés. « On ne se laisse pas abattre, le feu ne fait pas ce qu’il veut, nous l’embêtons. Nous construisons des pare-feux, des fossés, tout ce qu’on peut faire faire autour de lui », a lancé la préfète. « L’évacuation doit permettre aux pompiers de se concentrer sur l’attaque de l’incendie », explique à l’AFP le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers.

32,8°C à La Hague en pleine nuit
De nombreux records locaux de chaleur ont été battus lors de cette « journée la plus chaude de cette vague de chaleur », a annoncé Météo-France, la seconde canicule depuis juin. Selon des valeurs provisoires relevées à 17h, le thermomètre a par exemple affiché 39,3°C à Brest (contre un précédent record de 35,1°C en août 2003), 39,5°C à Saint-Brieuc (contre 38,1°C en août 2003), 42°C à Nantes (contre 40,3 °C en juillet 1949) ou encore 42,6°C à Biscarrosse (contre 41,7°C en juin 2022). Dans la nuit, les températures sont restées très élevées selon Météo-France, avec un record absolu battu à La Hague avec 32,8°C à 03h00. Nul n’est plus à l’abri : le pic de cette 45e vague de chaleur recensée en France depuis 1947 a touché le 18 juillet toute la façade ouest, des Landes et du Gers jusqu’au Finistère. 313 hectares de végétation ont flambé dans les Monts d’Arrée (Finistère).

La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence. Dans la nuit de lundi à mardi, « une masse d’air océanique plus fraîche est arrivée par l’ouest », mettant fin à « l’épisode caniculaire intense sur la façade atlantique », relève le bulletin de Météo-France, qui précise que « les températures repartiront à la hausse dans les régions plus à l’est » avec des maximales entre 37 et 40 degrés. En fin de journée, « des orages localement violents » sont prévus sur les Hautes-Pyrénées et le Béarn, avant de progresser vers la région toulousaine, la Dordogne et le Limousin. Ces orages provoqueront localement de violentes rafales de vent et des chutes de grêle, selon Météo-France.

La vague de chaleur – la deuxième en un mois – touche l’ensemble de l’Europe occidentale, provoquant également des feux de forêt en Espagne ou au Portugal. La température pourrait dépasser le seuil des 40°C mardi en Grande-Bretagne, une première dans le pays. Environ la moitié du territoire de l’Union européenne est confrontée actuellement à un risque de sécheresse, a annoncé lundi la Commission européenne.

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