– Le parti d’opposition Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) s’apprête à gouverner la province du Pendjab, la plus importante du pays
Le parti d’opposition Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) de l’ancien Premier ministre Imran Khan a remporté, dimanche, des élections partielles cruciales, ce qui lui ouvre la voie à la gouvernance de la province du Pendjab, l’une des plus importantes du pays, selon des résultats non officiels.
Le PTI a remporté 17 des 20 sièges de l’assemblée provinciale, consolidant ainsi son avance pour le poste de Ministre en chef (chef du gouvernement) de la province du Pendjab, véritable moteur politique du pays, ont rapporté les médias locaux en citant les résultats préliminaires.
Le parti au pouvoir, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) du trois fois Premier ministre Nawaz Sharif, n’a pu obtenir que deux sièges, tandis qu’un siège est allé à un candidat indépendant.
La PML-N a perdu trois des quatre sièges de la capitale provinciale, Lahore, qui est considérée comme son bastion.
Ces sièges sont devenus vacants le mois dernier, à la suite de la disqualification de 20 députés du PTI qui avaient changé de camp et soutenu le fils du Premier ministre Shehbaz Sharif, Hamza Shehbaz, pour le poste de Ministre en chef.
Hamza a été élu Ministre en chef du Pendjab en mai, mais la Haute Cour de Lahore a ordonné la tenue de nouvelles élections pour ce poste après les élections partielles.
Cette victoire surprise signifie que le PTI va non seulement remporter les prochaines élections au poste de Ministre en chef du Pendjab, prévues pour le 22 juillet, mais peut également ouvrir la voie à des élections anticipées, ce que Khan réclame depuis longtemps.
Les analystes estiment que Shehbaz Sharif pourrait recommander au président Arif Alvi, membre influent du PTI, de dissoudre le Parlement à tout moment en cas de défaite inattendue.
La vice-présidente de la PML-N, Maryam Nawaz, la fille de Nawaz Sharif, a reconnu la défaite, qui est considérée comme un revers majeur pour le parti au pouvoir dans son fief.
« Les défaites et les victoires font partie des élections. Il nous faut accepter ce fait sans réserve », a déclaré Maryam Nawaz dans un message sur Twitter, invitant le parti à accepter la défaite « avec un esprit ouvert ».
Imran Khan, dont le gouvernement a été renversé par un vote de défiance en mai, a lancé une campagne énergique, qui a permis à ses candidats de remporter cette victoire surprise.
Il a accusé les États-Unis, alliés de longue date d’Islamabad, d’avoir fomenté une « conspiration » pour l’évincer. Il a également reproché à « l’establishment », terme désignant la puissante armée du pays, de ne pas avoir « déjoué » le prétendu complot.
Washington et l’armée ont démenti à plusieurs reprises les allégations d’Imran Khan.
AA