Dans son discours à la nation ce week-end, Mohamed VI a fait plus qu’évoquer les relations compliquées, souvent tendues et diplomatiquement rompues depuis un an avec le voisin algérien.
Prononcé samedi 29 juillet, le discours royal consacre une partie importante à la relation entre le Maroc et l’Algérie. Mohammed VI a appelé au rapprochement malgré la rupture des relations entre les deux voisins qui s’opposent sur le statut du Sahara occidental. Mais les deux États voisins adoptent des postures différentes. Selon Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, deux dynamiques s’opposent :
« Rabat veut montrer que le Maroc est disposé à ouvrir les relations, qu’il veut construire le « grand Maghreb », alors que l’Algérie a une approche qui dépasse le stade des déclarations. Alger veut des décisions importantes, reproche à la partie marocaine une certaine hostilité qui a commencé il y a plusieurs années. »
Si le roi du Maroc tend une fois de plus sa main à l’Algérie, malgré la rupture des relations entre les deux États, il n’est pas certain qu’Alger réagisse à ce discours d’apaisement. « C’est une tradition de ne pas réagir au discours royal. Et je crois qu’on est encore loin d’un apaisement entre les deux États », estime Hasni Abidi
L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021. Le principal contentieux entre les deux poids lourds de l’Afrique du Nord porte sur le territoire disputé du Sahara occidental et du statut de cette ex-colonie espagnole, considérée comme un « territoire non autonome » par l’Organisation des Nations unies depuis 1970.
pressafrik