Depuis trois semaines, les travailleurs de l’hôtel social Ibis de Bagnolet sont en grève. Ils réclament le versement de leurs salaires non-perçus depuis cinq mois, l’amélioration de leurs conditions de travail et leur régularisation.
Depuis trois semaines, des travailleurs de l’hôtel social Ibis de Bagnolet sont en grève. L’établissement, géré par Coallia, accueille des personnes en situation de handicap et/ou de précarité. Le groupe fait appel à l’entreprise sous-traitante Gaba Global Service International pour gérer la propreté et la sécurité des lieux. Mais cette dernière emploie illégalement des personnes en situation irrégulière.
Au total, sept travailleurs, rejoints depuis par trois autres salariés, sont en grève depuis le 20 juillet, détaille France 3 Ile-de-France. Ces derniers sont présents sur le site depuis avril 2020, date à laquelle l’hôtel a été réquisitionné par l’Etat.
Plus de salaire depuis mars
Mais depuis mars 2022 « on n’a pas reçu de salaires », expliquent-ils au micro de BFM Paris Ile-de-France. « On est dans des situations vraiment pas possibles pour vivre », raconte un gréviste.
« Nous accueillons les résidents, nous préparons et distribuons les repas, la surveillance et l’entretien des locaux », rappelle Mohamed, qui souligne qu’il y a eu des accidents de travail.
Il explique avoir eu le Covid pendant deux semaines, et que ces semaines n’ont pas été payées. Selon lui, son employeur « savait qu’il était dans l’illégalité ».
Un manque entre 10.000 et 15.000 euros par salarié
Les travailleurs se sont rapprochés de la CGT depuis juin. « On s’est rendu compte que rien n’était réglo sur ce site-là puisque le sous-traitant Gaba payait ses salariés un mois sur deux, puis un mois sur trois… Aucune fiche de paie, un salaire horaire largement en dessous du SMIC », indique Jules, militant CGT de la Seine-Saint-Denis à BFM Paris Ile-de-France.
En douze jours de grève, ils ont déjà obtenu le versement d’une partie de leur salaire. « Mais on est encore très très loin du compte. On estime que Gaba doit entre 10.000 et 15.000 euros à ses salariés », rappelle le militant.
Les travailleurs réclament également l’amélioration de leurs conditions de travail ainsi que leur régularisation. « On demande à être régularisé et tout ce qui ait dans notre droit: salaire, congés, pouvoir cotiser… Une vie stable », résume Fousseni.
L’élue Danielle Simonnet s’est emparée du sujet et est venue à la rencontre des travailleurs ce mercredi pour les soutenir.
Un rassemblement est prévu lundi prochain à midi devant le siège de Coallia dans le 12e arrondissement de Paris.
bmftv