Quelle démocratie les artisans de la décennie noire ont offerte au peuple si ce n’est l’anarchie et la déstructuration de l’Etat ? Tout a été fait de façon à laisser la porte ouverte aux saboteurs et aux profiteurs de tout acabit pour jouir des ressources nationales tout en privant le peuple de ses vrais droits.
Dès le début de l’indépendance et jusqu’en 2010, la Tunisie n’a pas cessé d’ériger des barrages, des ponts, des routes et des autoroutes. Sans parler des autres programmes liés à l’infrastructure comme les écoles, les hôpitaux, les maisons de la culture ou de jeunesse. En même temps, les projets sociaux et de logement occupaient une large place dans ses politiques de promotion des conditions de vie des Tunisiens malgré des ressources très limitées.
Les zones du Nord-Ouest et du Centre-Ouest n’étaient pas laissées pour compte comme certaines Ong cherchent à le démontrer. Ce sont, justement, ces Ong qui font tout, aujourd’hui, pour que ces régions soient en queue de peloton. De grands moyens sont mobilisés pour remonter les habitants de ces zones contre le pouvoir pour les maintenir dans un état constant de colère et de mécontentement contre tout ce qui est officiel. Ce climat de tension permanent leur permet de se livrer à leurs activités illicites de contrebande et de pratiques mafieuses en toute sécurité.
Blocages et sabotages
Ces activistes de ce qu’on appelle, piteusement, la “société civile” se servent de la population comme bouclier humain. Ils recourent aux lois et aux règlements pour des revendications sociales inaccessibles dans la conjoncture actuelle. Leur rôle est de chercher tout ce qui peut aviver les tensions sociales et créer des conflits permanents entre les habitants et le pouvoir en place.
Se réclamant de gauche ou des héritiers de l’âge du marteau et de la faucille, ils dénigrent tout sans distinction croyant détenir la vérité suprême et les solutions pour tous les problèmes du pays. Or, ce qu’ils font est, directement ou indirectement, au service de ceux qui veulent bloquer le pays et l’empêcher d’avancer. Certaines de ces personnes agissent de bonne foi. Mais d’autres (et ils sont nombreux) agissent pour exécuter des consignes étrangères moyennant des compensations matérielles conséquentes versées dans leurs poches.
C’est ce que l’opinion publique ne tardera pas à savoir dans quelque temps lorsque les vrais dossiers de la corruption seront ouverts.
C’est pourquoi il est normal qu’on les voie s’opposer à tout projet qui vise à apporter un changement positif dans la vie du Tunisien et à lui procurer un meilleur train de vie. Les branchements à l’eau de la Sonede sont bloqués sous divers prétextes car tel ou tel propriétaire ne veut pas que les canaux soient posés sur ses terres même s’il s’agit d’un projet d’utilité publique. D’autres personnes s’opposent à des projets d’assainissement ou de création de décharges contrôlées sous prétexte d’appréhensions écologiques. Dans une autre région, c’est le projet d’autoroute qui est retardé de plusieurs mois parce que des problèmes fonciers surgissent de nulle part et des dédommagements inconsidérés sont exigés.
Dans toutes ces opérations on manipule la population pour donner un semblant de crédibilité ou de “légitimité” à ces actes de sabotage. Sous diverses autres appellations on immobilise la production du phosphate et son transport par voie ferrée alors que de telles activités existaient depuis plus d’un siècle sans trop de perturbations. Aujourd’hui, une poignée de personnes peut tout arrêter sans être inquiétée. Derrière, il y a des individus qui les soutiennent et qui peuvent mobiliser tous les moyens pour défendre ces mouvements de contestation. A cet effet, on est capable d’instrumentaliser les médias, la justice et l’administration.
S’agit-il d’une coupure d’eau, telle ou telle chaîne de télévision filme un groupe de personnes brûlant des pneus au milieu de la route ou fermant l’accès à un site de production ou interdisant le passage d’une ligne de chemin de fer. Les réseaux s’en emparent et amplifient les faits pour donner l’impression d’une injustice irréparable.
Game over
De ce fait, la preuve est donnée que notre pays est condamné à rester immobilisé pour une longue période à cause de cette désorganisation d’une société civile largement formée d’organisations aux desseins suspects.
Le pays est pris en otage par des bandes qui se cachent derrière ces organisations pour livrer une guerre contre les efforts de développement que tous les Tunisiens souhaitent du fond de leurs cœurs. Ces Tunisiens qui se sont habitués pendant au moins un demi-siècle à une évolution économique et sociale sans interruption sont confrontés actuellement à une régression sans précédent. Si avant 2010, il y avait une certaine corruption et des abus, le pays ne s’est pas, pour autant, arrêté d’évoluer et d’aller de l’avant enregistrant des taux de croissance honorables. Même les accusations de dictature et de régimes policiers ressassés contre les pouvoirs de Bourguiba et de Ben Ali ne peuvent pas cacher les grandes avancées faites par notre pays. Personne ne peut les nier. On ne peut pas nier, non plus, le niveau du patriotisme de la plupart des hauts commis de l’Etat pendant cette période historique. Ce qui n’est pas le cas depuis 2011 où de nombreuses personnes qui ont occupé des postes haut placés ont, surtout, pensé à se servir et servir leurs proches et leurs maîtres de l’étranger.
Quelle démocratie ont-ils offert au peuple tunisien si ce n’est l’anarchie et la déstructuration de l’Etat. Tout a été fait de façon à laisser la porte ouverte aux saboteurs et aux profiteurs de tout acabit pour jouir des ressources nationales tout en privant le peuple de ses vrais droits.
Tous les discours de ces nouveaux «maîtres» du pays sont basés sur des mensonges et ne cherchent qu’à anesthésier les esprits en faisant aux gens des promesses qu’ils ne tiendront jamais. Démocratie et liberté sont des mots-clés qui leur permettent de se maintenir au pouvoir alors que dans la pratique ils ne tolèrent ni démocratie ni liberté. Ce ne sont que de vains mots. Ce qui fait qu’ils ont pu occuper le peuple pendant une décennie dans un climat marqué par le mensonge et les fausses promesses. Au point que l’on était amené à se poser la question si une vraie dictature n’était pas préférable à une fausse démocratie.
Que savent-ils ces gens de la dictature ? Qu’ils reviennent à l’histoire vraie des dictatures à travers le monde et ils verront qu’ils n’ont rien à envier aux ignares. Comment qualifieront-ils ces dix dernières années subies par le peuple tunisien ? N’ont-ils pas honte de continuer à se défendre et à se justifier ? Ne feraient-ils pas mieux de se taire et de se terrer au lieu de défendre l’indéfendable ?
lapresse