En République démocratique du Congo, une nouvelle attaque a eu lieu vendredi matin dans l’Est du pays contre les forces de sécurité dans la ville de Butembo, dans le Nord-Kivu. Cinq policiers ont été tués alors qu’ils encadraient une manifestation contre l’insécurité dans la région, en proie aux violences armées.
Des hommes armés, appartenant à une milice Mai Mai ont tiré sur les policiers, explique la capitaine Anthony Mwalwishay, porte-parole de l’armée dans la région, jointe par Alexandra Brangeon, de la rédaction Afrique.
« Tout a commencé par l’arrivée du convoi de cinq véhicules de la Mission des Nations unies au Congo, qui ravitaillaient quelques éléments de la Monusco qui sont dans la ville de Butembo. C’est une ville hostile aux forces armées et aussi à la mission des Nations unies. La population a commencé à barricader l’entrée de la ville ; la police est venue pour rétablir l’ordre mais malheureusement, il y avait des hommes avec des armes identifiés comme des Mai Mai Baraka, qui ont ouvert le feu directement sur la police nationale congolaise, tuant d’un coup cinq éléments de la police.
La ville de Butembo est entourée de plusieurs mouvements Mai Mai, entre autre Baraka, Mazembe ; et en cas des manifestations, ils font irruption dans la ville et empirent la situation. Baraka travaille en collaboration avec les terroristes ADF/MTM, mais pour l’événement (de ce vendredi) d’aujourd’hui, il est encore trop tôt pour confirmer que les ADF étaient avec eux. »
La situation est tendue à Butembo depuis le début de la semaine. Mercredi, trois personnes, dont deux policiers, ont été tuées et plus de 800 détenus se sont évadés dans la nuit de mardi à mercredi pendant l’attaque de la prison centrale de Kakwangura à Butembo. Selon l’armée, cette attaque est l’œuvre des ADF, avec la complicité de miliciens Maï-Maï locaux. L’opération a permis la libération d’un combattant ADF ainsi que de douze femmes identifiées comme ayant des liens avec ces combattants.
Les ADF sont accusés d’être responsables de massacres de milliers de civils dans l’Est congolais et d’avoir commis des attentats en Ouganda.
Et fin juillet, quatre Casques bleus avaient été tués à Butembo lors de manifestations contre les Nations unies.
rfi