La production consacrée à Nelson Chamisa est « susceptible d’être contraire à l’ordre public et d’inciter à la violence » selon le Conseil de censure du Zimbabwe, organisme chargé de contrôler la production des médias.Camilla Nielsson, une journaliste danoise, a signé un film documentaire intitulé « Président ». Le personnage principal, l’opposant politique Nelson Chamisa, a été suivi lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2018.
Dans cette production, le leader de l’opposition au Zimbabwe dénonce « le truquage, l’intimidation, la fraude et la violence politique » de l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir). Ainsi Oscar Mugomeri, directeur adjoint du Conseil de censure du Zimbabwe, a prononcé une interdiction de diffusion du film documentaire pour violation de la loi sur la censure et le contrôle des divertissements dans une lettre datée du 16 juin et adressée à Chris Mhike, l’avocat de la productrice. Pour Angela Quintal, Coordinatrice du programme Afrique du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York, aux États-Unis, cette décision « semble moins vouloir mettre fin à l’incitation à la violence que s’assurer qu’un leader politique de l’opposition ne bénéficie pas d’une publicité gratuite avant un scrutin crucial ».
En effet, le Zimbabwe s’achemine en 2023 vers des élections générales dont la date n’est pas encore connue. « Les autorités doivent immédiatement revenir sur cette décision apparemment irréfléchie et faire respecter le droit à la liberté d’expression », a déclaré M. Quintal, non sans plaider pour la non utilisation de la censure à des fins politiques. L’avocat Chris Mhike a fait appel auprès du ministère de l’Intérieur et du Patrimoine culturel et n’exclut pas de saisir la Cour constitutionnelle.
Sa cliente Camilla Nielsson avait demandé, le 1er avril, au Conseil de censure du Zimbabwe d’autoriser la diffusion du film documentaire « Président ». Mais la structure de régulation a estimé que la production comporte des scènes qui violent la loi sur la censure sans clairement désigner les passages incriminés. « Le film pourrait inciter à la violence alors que le pays se prépare à aller aux élections en 2023 », a justifié M. Mugomeri.
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