Football : le championnat ukrainien a repris ses droits

Le championnat ukrainien de football a recommencé mardi 23 août, six mois après de l’invasion russe. Pour cette première rencontre de la saison, la veille de la fête nationale, le Shakhtar Donetsk a fait match nul 0-0 avec le Metalist Kharkiv, dans stade olympique de Kiev privé de spectateurs.

Avant le coup d’envoi, les joueurs des deux équipes et les arbitres sont entrés sur la pelouse enveloppés de drapeaux ukrainiens et ont déployé une bannière marquée des mots « nous avons le même courage ».

Les joueurs portaient aussi des T-shirts avec l’inscription « l’Ukraine va gagner ».

Pour l’entraîneur croate du Shaktar Dontesk, Igor Jovičević, cette reprise est essentielle pour redonner un peu de baume au coeur à la population. Même si, en conférence de presse, il a concédé qu’entraîner une équipe en temps de guerre était très difficile.

« Vous savez, pendant la nuit, les sirènes sonnent deux ou trois fois. Alors je me reveille à chaque fois. Les sirènes c’est tout le temps, nous vivons en guerre maintenant. Mais nous voulons jouer. Et je veux gagner des matchs, je veux être capable de penser à la tactique du match », a-t-il déclaré.

Des citoyens ukrainiens heureux de cette reprise
Du côté des civils, la reprise du championnat est vue de maniere plutôt positive et ce malgré l’interdection de se rendre au stade en raison du danger.

« Nous espérons que l’armée de l’air fera son travail et que tout le monde sera en sécurité. Personellement, je ne sais pas si j’aurais signé pour la reprise mais c’est très important de montrer une Ukraine vivante même si c’est difficile et dangereux », assure Maria, étudiante de 18 ans.

De son côté, Denys, métallurgiste de 41 ans, affirme qu’un pays en guerre a « besoin du football ». « Bien sûr, le danger existe. On ne peut pas garantir qu’un missile ne touchera pas un stade. Donc, il n’y aura pas de rassemblement. Mais le football a tellement manqué aux gens que ce n’est pas important », affirme-t-il.

Un championnat affaibli
La guerre a eu un effet dévastateur sur les clubs ukrainiens, particulièrement les plus petits d’entre eux qui ont de nombreux problèmes d’argent.

Deux équipes de première division, le FC Marioupol et le Desna Tcherniguiv, ne peuvent tout simplement pas reprendre la compétition cette saison.

Le port de Marioupol sur la mer Noire a été conquis en mai par les forces russes au prix de nombreuses destructions, tandis que le stade du Desna à Tcherniguiv a été largement détruit par une roquette russe.

Tous ces problèmes affaiblissent évidemment le championnat. Mais pour les citoyens ukrainiens, l’aspect sportif n’est pas très important.

« Le championnat ne sera pas aussi spectaculaire qu’avant puisque les clubs ont perdu tous leurs joueurs étrangers. Mais ce n’est pas le niveau de jeu qui compte cette année. La reprise du championnat, c’est déjà beaucoup », estime Maksym, fan du Dynamo Kiev.

dw

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