Plusieurs dizaines d’étudiants congolais courent le risque de manquer la rentrée académique 2022-2023, qui a lieu ce 1er septembre dans bon nombre d’universités françaises où ils ont pu obtenir leur pré-inscription. Pour cause, les services d’immigration congolais n’arrivent pas à leur délivrer des passeports, faute de cartons.
Place de la Préfecture de Brazzaville qui abrite les services d’immigration. Le soleil est au zénith. L’attroupement des jeunes étudiants est impressionnant. Soudain, un véhicule de patrouille de la police arrive pour les disperser.
« On ne veut pas vous voir ici aujourd’hui », lance un officier de police à leur endroit. La veille, selon des témoignages concordants, leur dispersion s’est faite avec un peu de violences.
Ces étudiants sont désemparés. Malgré l’enrôlement, leurs passeports ne sont toujours pas prêts, alors qu’ils sont attendus d’urgence dans leurs écoles en France.
« Ma rentrée, c’est le 1er septembre. Les écoles publiques n’autorisent pas des dérogations. On m’a demandé de me présenter le 12 septembre au plus tard. Or, je n’ai pas encore pris mon rendez-vous à l’ambassade de France. C’est un problème compliqué pour moi », se plaint une étudiante. « C’est fini pour nous. Personnellement ma rentrée, c’est le 5 septembre. Il est fort probable que je manque le voyage à cause du passeport, alors que je me suis fait enrôler et j’ai payé de l’argent à la caisse. C’est pas normal », tempête un autre.
Contactée, une source à l’immigration évoque la rupture de stock des cartons. Un argument qui ne convainc pas les étudiants qui soupçonnent des actes de corruption.
« Nous étions là hier et nous avons vu quelqu’un sortir avec un passeport ordinaire qu’on venait de lui délivrer », dénonce un autre étudiant sous couvert d’anonymat.
La rupture des cartons de passeports est un phénomène courant au Congo. Elle est souvent due au retard de paiement des fournisseurs.
pressafrik