« Partir avant d’être un poids » : les confidences d’Anny Duperey sur sa fin de vie

Rendez-vous avec Anny Duperey lors de la 25ème édition de la "Forêt des Livres", devenue "Les écrivains chez Gonzague Saint-Bris", à Chanceaux-près-Loches. Le 29 août 2021 © Cédric Perrin / Bestimage

Jeudi 1er septembre 2022, Anny Duperey a évoqué sa famille dans les colonnes du magazine Gala. Fière d’avoir pu vivre la maternité, elle ne tient pas à dépendre de ses enfants. A l’aube de ses 80 ans, la comédienne préfère partir avant de devenir un poids pour ses proches.

Any Duperey sait ce qu’elle veut. A l’affiche de la pièce de théâtre Mes chers enfants, la comédienne s’est confiée sur sa famille. Celle qui a refusé durant de longues années de devenir mère a eu un véritable électrochoc, il y a plusieurs années. Selon elle, qui a perdu ses parents à l’âge de huit ans, c’est Bernard Giraudeau, son compagnon de l’époque, qui a su dire « ce mot extraordinaire ». Le déclic s’est opéré alors que Anny Duperey était « au bord de la crise de nerfs » en parlant d’enfant. Bernard Giraudeau lui a alors dit : « Le refus d’enfant à ce point, c’est une forme de suicide ». Un mot si fort qu’il a poussé la comédienne à tout questionner : « Oui, c’était une forme de suicide et de vengeance. Une façon de dire : ‘Vous m’avez laissée, eh bien vous n’aurez pas de suite, ça va se terminer là' », a-t-elle analysé dans les colonnes du magazine Gala, disponible en kiosques le 1er septembre 2022.

Depuis, elle a eu Gaël et Sara avec Bernard Giraudeau. Ses deux enfants ont eu eux-mêmes trois enfants. Grand-mère de six petits-enfants, elle considère aussi l’être en remplacement pour les « deux filles de (s)a nièce, puisque (s)a pauvre sœur n’est plus là ». Au compteur, celle qui ne voulait pas d’enfant se félicite donc d’avoir « sept petites-filles et un petit-fils ». Mais ce bonheur ne lui donne pas pour autant envie de s’éterniser. Contrairement à son personnage dans la pièce de théâtre « qui ne fait rien d’autre que d’attendre la visite de ses enfants le dimanche », Anny Duperey souhaite « partir avant d’être un poids » pour ses enfants et ses petits-enfants. Pour elle, c’est une question d’indépendance avant tout : « Je tiens de ma famille justement, cette chose qui n’a jamais été clairement dite, mais qui est transmise par imprégnation naturelle : ne jamais dépendre de personne pour me faire vivre. Et surtout pas d’un homme ».

Anny Duperey, une femme qui conjure le temps
Si elle affiche un caractère bien trempé, Anny Duperey demeure préoccupée par le temps qui passe. Alors qu’elle a passé sa vie à arrondir son âge à la dizaine au-dessus comme si elle voulait prendre le pouvoir, elle a cessé de le faire. « Parce que se profilent les 80… ça commence à faire un peu peur ». D’ailleurs, lorsqu’il s’agit de temps, elle revendique d’oublier volontairement les dates des événements qui ont marqué sa vie, comme celle de la mort de ses parents. « C’est un truc qui remonte à mon enfance certainement, car j’ai oublié obstinément, par exemple, la date de la mort de mes parents ». Sa façon à elle de se concentrer sur le présent, tout simplement.

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