La semaine a été des plus difficiles pour les principales bourses européennes qui ont enregistré cinq séances d’affilée dans le rouge liées aux inquiétudes sur l’inflation et les taux d’intérêt. New York a fini, quant à elle, en ordre dispersé dans l’attente de la publication aujourd’hui du rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis.
Les investisseurs sont à la quête de signes pouvant amener la Réserve fédérale américaine (Fed) à infléchir sa stratégie depuis que son président, Jerome Powell, a prévenu la semaine dernière que la hausse des taux d’intérêt serait durable face à une inflation record, rapporte Reuters. Les marchés évaluent désormais à 75% la probabilité d’une troisième hausse consécutive des taux de la Fed, de 75 points de base ce mois-ci.
Les Etats-Unis où l’activité manufacturière est restée inchangée en août tandis qu’en Chine, elle a reculé pour la première fois en trois mois sous l’effet de l’affaiblissement de la demande, alors que le pays persiste dans sa politique de « zéro Covid ». Ainsi, la ville de Chengdu va confiner 21,2 millions d’habitants.
En Europe, les marchés ont également révisé à la hausse les anticipations de relèvement des taux de la Banque centrale européenne (BCE) la semaine prochaine, tablant avec une probabilité de près de 80% sur une hausse du coût du crédit de trois quarts de point, alors que les dernières données sur l’activité manufacturière dans la région ont montré une nouvelle contraction en août, signe d’un risque accru de récession.
« Les enquêtes européennes offrant peu d’espoir que le bloc évite une récession dans le courant de cette année. Et ce, avant même que l’hiver ne commence et que les factures d’énergie ne s’envolent. Les six mois à venir seront longs et difficiles pour l’Europe et elle ne peut pas compter sur la BCE pour lui apporter un quelconque soulagement, bien au contraire », résume Craig Erlam, analyste marchés chez Oanda.
Hier, le dollar était à son niveau le plus haut en 20 ans face à un panier de devises de référence. L’euro a terminé hier à $ 0,9967.
Côté pétrole, la situation sanitaire en Chine, conjuguée aux craintes sur l’inflation et les taux d’intérêt pèsent sur les cours. Le baril de Brent a clôturé hier soir à $ 92,86 et le brut léger américain (WTI) à $ 87,01.
En un mois, le cacao a pris 8,6% en valeur sur le marché de Londres mais a baissé d’environ 1% sur celui de New York. En effet, parti début août de £ 1 716 la tonne sur l’échéance septembre sur le marché londonien, il était vendredi dernier à £ 1 847 sur l’échéance décembre et à £ 1 864 hier soir ; la faiblesse de la livre sterling a incité les acteurs à acheter sur Londres, soutenant ainsi les cours qui ont grimpé mercredi à leurs plus hauts niveaux depuis 10 mois et demi. Toutefois, le marché semble actuellement suracheté techniquement. En revanche, à New York, la tonne est passée de $ 2 390 le 1er août à $ 2 413 vendredi dernier mais est tombé à $ 2 368 hier soir.
Un marché qui devrait encore grimper si l’on en croit les prévisions publiées hier par l’Organisation internationale du cacao (lire nos informations hier : L’ICCO révise à la hausse le déficit mondial en cacao pour 2021/22). D’un déficit estimé auparavant à 174 000 tonnes (t), l’ICCO considère maintenant qu’il serait plutôt de l’ordre de 230 000 t, essentiellement en raison de la faible performance du Ghana dont la production chuterait à 689 000 t contre les 800 000 t initialement attendues. Les prévisions de production au Cameroun ont été révisées à la hausse à 290 000 t contre les 280 000 t avancées précédemment tandis que le Brésil serait à 220 000 t contre 210 000 t annoncées auparavant et le Pérou à 160 000 t contre 150 000 t. Cependant, ces hausses attendues ne compensent pas la baisse au Ghana. Quant à la Côte d’Ivoire, l’ICCO maintient sa prévision de 2,2 Mt.
La demande mondiale devrait rebondir en 2022, a déclaré à Reuters le patron de l’ICCO, Michel Arrion, en marge d’une conférence cacao à Singapour. Dans son rapport, l’ICCO a révisé à la hausse de 23 000 t ses estimations précédentes, à 5,07 Mt et ce, malgré la hausse de prix de tous les intrants et des différents coûts tout le long de la filière. Michel Arrion indique que les broyages de fèves en Asie au second trimestre étaient plus élevés qu’avant la pandémie et ceux en Europe avaient retrouvé leurs niveaux d’avant la Covid. Rappelons que les broyages asiatiques ont grimpé de 3,6% par rapport à un an avant, à 228 895 t et ceux en Europe de 2% à 364 895 t.
En Afrique de l’Ouest, des précipitations proches voire supérieures à la normale ont touché la ceinture de cacao de l’Afrique de l’Ouest au cours de la semaine écoulée, indique Refinitiv Commodities Research. Ceci est excellent pour le développement de la cacaoculture et laisse penser que la récolte sera précoce : elle pourrait démarrer début à mi-septembre et prendre son envol en octobre, le démarrage officiel de la campagne 2022/23 étant habituellement le 1er octobre. Les précipitations totales sur 7 jours ont été de 15 à 30 mm plus humides que la normale le long de la plupart des régions cacaoyères de la Côte d’Ivoire et du Ghana. Les pluies d’arrière-saison ont été bénéfiques pour les cultures de cacao en Afrique de l’Ouest.Pour les jours à venir, un temps plus humide se déplacera en Afrique de l’Ouest et pourrait persister dans un avenir prévisible.
Les précipitations totales sur 10 jours seront de 25 à 75 mm plus humides que la normale le long des régions cacaoyères de la Côte d’Ivoire et du Ghana, avec les conditions les plus humides au Ghana. Au-delà de 10 jours, il n’y a pas de fin en vue des fortes pluies sur la ceinture du cacao ce qui pourrait ralentir le démarrage des opérations de récolte fin septembre début octobre.
Depuis le 1er octobre et au 28 août, les arrivages aux ports ivoiriens ont atteint 2,062 Mt, en baisse de 4% par rapport à la même période la campagne précédente.Côté entreprises, la société française de négoce Touton, basé à Bordeaux et très implanté en Afrique de l’Ouest, a annoncé hier plusieurs nominations dont Antoine Delsart comme directeur du département cacao, Eric Guimberteau directeur général adjoint du groupe et Joseph Larrose également directeur général adjoint en charge de la durabilité, de la chaîne d’approvisionnement, de l’innovation et de la communication (lire nos informations : Touton renforce son équipe dirigeante notamment dans le cacao).
CAFÉ
Après avoir atteint la semaine dernière un niveau de prix au plus haut depuis six mois, à $ 2,4295, la livre (lb) d’Arabica cotée à New York a clôturé hier soir à $ 2,3495 ; le 1er août, l’Arabica était à $ 2,1910 la livre sur septembre après avoir perdu 7% de sa valeur sur le mois de juillet. Quant au Robusta, l’échéance novembre a clôturé hier soir à $ 2 242 la tonne contre $ 2 044 la tonne sur l’échéance septembre au 1er août.
Depuis la mi-juillet, le Robusta a gagné 20% en valeur à l’export car les stocks au Vietnam se réduisent comme peau de chagrin et les perspectives de prochaines récoltes ne sont pas bonnes, indique Commerzbank dans une note publiée en fin de semaine dernière. Cependant, de récentes pluies au Vietnam devraient quelque peu améliorer les perspectives caféières sur 2022/23 mais elles ne devraient pas être suffisantes pour réparer le dommage causé par le temps très sec récemment.
Au Brésil, le temps continue aussi d’être sec dans les régions de caféiculture, ce qui pourrait impacter le bon développement des cerises après une floraison précoce par endroits.
Côté Asie, l’Indonésie a exporté 16 863 t de café Robusta en juillet, en hausse de 19,8% par rapport à juillet 2021, selon les statistiques commerciales locales. Les marchés au Vietnam sont fermés aujourd’hui comme hier.
Aux Etats-Unis, les stocks certifiés du marché à terme ICE se renflouent, terminant le mois avec 671 994 sacs d’Arabica après avoir touché un plus bas en 23 ans le 15 août dernier à 571 580 sacs.
CAOUTCHOUC
Les cours du caoutchouc ont glissé hier à un plus bas de 10 mois pour atteindre sur l’Osaka Exchange 218,8 yens ($1,75) le kilo contre 226,2 yens vendredi dernier. Une baise qui a entrainé des pertes sur le marché de Shanghai où les cours ont clôturé hier à 12 345 yuans ($1 789) la tonne contre 12 670 yuans vendredi dernier.
Sur le mois d’août, les prix du caoutchouc naturel ont chuté de 7 à 15 % dans différentes qualités et marchés (Lire : La chute des prix du caoutchouc va-t-elle se poursuivre).
Une chute des cours alimentée par des inquiétudes sur le ralentissement de la demande, en particulier chez le premier consommateur mondial, la Chine. Sur le mois d’août, l’activité des usines chinoises s’est contractée pour la première fois en trois mois suite à la poursuite de la politique zéro Covid accompagnée régulièrement de nouvelles mesures de confinement mais aussi au rationnement de l’électricité dans les régions sud-ouest du pays en raison de la chaleur extrême et de la sécheresse.
Au Japon, l’activité manufacturière, si elle a augmenté c’est à un rythme le plus faible depuis près d’un an, entravée par la détérioration des conditions de l’économie mondiale et la baisse de la demande de la Chine et de la Corée du Sud.
La crainte d’une récession mondiale, la forte inflation et la perspective de nouvelles hausses de taux d’intérêt ont aussi pesé.
Côté fondamentaux, les prévisions sur l’offre et la demande mondiales de caoutchouc en 2022 montrent un léger excédent du marché à 210 000 tonnes mais il pourrait s’aggraver si la demande faiblit.
En Thaïlande, premier exportateur mondial, la production de caoutchouc pourrait être affectée par les prévisions de fortes pluies isolées continues et d’avertissements d’inondation dans tout le pays, y compris dans les provinces traditionnellement productrices de caoutchouc du sud.
Côté entreprise, Continental Tire Japan prévoit d’utiliser l’initiative de blockchain Project Tree pour s’assurer que certains de ses pneus AllSeasonContact utilisent du caoutchouc naturel d’origine responsable. Project Tree est une initiative du conglomérat japonais Itochu, qui possède une entreprise de traitement du caoutchouc à Sumatra, en Indonésie, et du britannique Kwik Fit, un important réseau de monteurs de pneus et d’entretien automobile. Itochu a officiellement lancé cette initiative de durabilité en décembre 2021.
COTON
Après trois hausses hebdomadaires consécutives, les cours du coton se sont affaissées cette semaine avec une clôture hier sur l’ICE à 108,21 cents la livre contre 117,68 cents vendredi dernier. Jeudi, les contrats à terme sur le coton ICE ont chuté de plus de 4% pour atteindre leur limite de négociation inférieure alors que le dollar montait en flèche, au plus haut depuis 20 ans, tandis que les inquiétudes économiques croissantes ont assombri les perspectives de la demande de fibre.
Sur le mois d’août, les prix du coton ont grimpé d’environ 17% avec en toile de fonds une offre insuffisante avec une nouvelle réduction anticipée par le département américain de l’Agriculture (USDA) de la production américaine mais aussi la contraction de la production au Pakistan avec les fortes inondations qui se sont abattues sur le pays. Les dernières estimations en date du 26 août du spécialiste Cotlook montrent une forte contraction de la production mondiale de coton en 2022/23 avec une baisse de 395 000 tonnes aux Etats-Unis et de 350 000 tonnes au Pakistan ainsi que 75 000 tonnes dans les pays africains de la Zone Franc. Ainsi, le surplus de production sur la consommation en 2022/23 a été ramené à 12 000 tonnes contre 640 000 tonnes estimées en juillet. Les estimations d’augmentation des stocks mondiaux pour la campagne en cours 2021/2022 ont été aussi revues à la baisse à 284 000 tonnes contre 343 000 tonnes en juillet.
De son côté, le Comité consultatif international du coton (ICAC) table sur une perte de 1 million de tonnes (Mt) pour la production américaine par rapport à 2021/22 et de 1 à 1,5 Mt pour le Pakistan. Estimant que les inondations et la sécheresse ont un impact écrasant sur l’industrie mondiale du coton, elle conclut qu’ « à l’échelle mondiale, nous verrons une volatilité continue et des prix potentiellement plus élevés tout au long de la saison 2022/23 ».
La grande incertitude qui pèse aujourd’hui sur le marché du coton est le niveau de la baisse attendue de la consommation mondiale compte tenu des perspectives économiques mondiales de plus en plus sombres (Lire : Les mauvaises perspectives économiques tempèrent la hausse du coton).
HUILE DE PALME
Ils glissent toujours les cours de l’huile de palme qui s’acheminent vers une perte hebdomadaire de plus de 6%. Hier, les cours ont clôturé sur Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 3990 ringgits ($890,32) la tonne, soit son plus bas niveau depuis le 5 août, contre 4 181 ringgits vendredi dernier.
L’huile de palme a enregistré au mois d’août sa quatrième baisse mensuelle consécutive. Les cours ont cédé 3,6% sur le mois. Les attentes d’une production plus élevée à mesure que les mois de récolte maximale arrivent pèsent sur les cours tandis que le niveau exportations malaisiennes ont peu varié au mois d’août.
« Au mois de septembre, tous les regards seront tournés vers les chiffres de la production malaisienne », a déclaré Paramalingam Supramaniam, directeur de la société de courtage basée à Selangor, Pelindung Bestari. Alors que la production va progressivement augmenter, les exportations devraient ralentir en raison des prix compétitifs en Indonésie, son plus grand rival, a-t-il ajouté. Le principal producteur, l’Indonésie, a prolongé jusqu’au 31 octobre une dispense de prélèvement à l’exportation pour maintenir la stabilité des prix, mais a relevé son prix de référence de l’huile de palme brute pour la période du 1er au 15 septembre.
L’Indonésie a abaissé mercredi les seuils de ses prélèvements sur les expéditions d’huile de palme à la suite d’une décision similaire visant à ajuster les taxes à l’exportation. Les nouveaux prélèvements entrent en vigueur le 1er novembre, marquant la fin de plusieurs mois au cours desquels le pays a renoncé aux tarifs pour encourager les exportations face à une surabondance de stocks nationaux. Les nouvelles règles imposent une redevance maximale de $240 par tonne lorsque le prix de référence de l’huile de palme brute (CPO) dépasse $1 430 dollars par tonne, selon les réglementations publiées sur le site Web du ministère des Finances. Avant que les prélèvements ne soient supprimés à la mi-juillet, un tarif maximum de $200 est entré en vigueur lorsque le CPO a franchi $1 500 la tonne. Le prélèvement minimum de $55 reste inchangé mais ne s’appliquera que lorsque le prix de référence du CPO atteindra $680 dollars la tonne, alors qu’il était auparavant de $750 la tonne. Les prélèvements augmentent progressivement par la suite.
RIZ
Les prix du riz du premier exportateur indien ont atteint cette semaine leur plus haut niveau en plus d’un an, stimulés par une forte demande dans un contexte d’inquiétudes concernant une éventuelle restriction des exportations de certaines qualités de l’aliment de base. En outre, la hausse des prix pourrait s’accentuer la volonté exprimée de la Thaïlande et du Vietnam de coopérer pour augmenter les prix du riz (Lire : La Thaïlande et le Vietnam vont augmenter le prix du riz).
En Inde, les prix du riz étuvé 5 % étaient cotés entre $379 -$387 la tonne, son plus haut niveau depuis juin 2021, contre $366-$372 la semaine dernière. Les prix ont augmenté pour une troisième semaine consécutive. Les prix du riz étuvé indien ont augmenté en raison d’un appel d’offres du Bangladesh, qui pourrait être contraint de faire d’importants achats suites aux dommages causés sur les cultures, a déclaré Himanshu Agarwal, directeur exécutif de Satyam Balajee, le plus grand exportateur de riz indien.
Dans le même temps, l’Inde envisage de restreindre les exportations de riz 100% cassé, la superficie de paddy étant réduite par le manque de précipitations (Lire : Turbulences en vue sur le marché du riz : l’Inde s’apprête à restreindre ses exportations). Quant aux prix du riz blanc, ils sont restés stables en raison de l’abondance de l’offre.
En Thaïlande, les prix Thaï 5 % ont légèrement chuté à $415 $416 la tonne, contre $416-$420 $ la semaine dernière. Un commerçant basé à Bangkok a attribué la baisse à une variation des taux de change « Pendant la saison des pluies, les acheteurs ne sont pas aussi actifs car il y a toujours de la production », a déclaré le négociant, ajoutant que certaines commandes provenaient du Moyen-Orient mais pas en grandes quantités. Un autre commerçant a déclaré que des commandes arrivaient d’Afrique pour du riz étuvé, tandis que la demande de riz blanc était normale.
Les expéditions devraient atteindre les prévisions de 7 à 7,5 millions de tonnes grâce à la dépréciation du baht, à la baisse des coûts d’expédition et au bon rendement de la pluie, a-t-il ajouté.
Le Vietnam est resté fermé pour les vacances de la fête nationale.
Les exportations de riz du Vietnam devraient atteindre 6,3 à 6,5 millions de tonnes (Mt) en 2022 contre 6,24 Mt l’an dernier en raison d’une forte demande, estime Nguyen Ngoc Nam, président de la Vietnam Food Association. Sur les huit premiers mois de l’année, les exportations de riz ont augmenté en glissement annuel de 19% à 4,7 Mt. et la dynamique devrait se poursuivre. Le président a ajouté que les prix à l’exportation du riz vietnamien devraient augmenter au cours des prochains mois en raison de la hausse des coûts de production mais aussi parce-que les conditions météorologiques ont été défavorables dans plusieurs pays producteurs de riz, comme la Chine, l’Inde et certains pays européens. Les Philippines resteront le plus grand marché d’exportation de riz du Vietnam en 2022.
SUCRE
Le sucre blanc se porte beaucoup mieux que le roux qui a fortement chuté ces derniers jours face à la situation brésilienne. Ainsi, la livre (lb) de sucre roux a clôturé hier soir à New York à 17,82 cents sur l’échéance octobre contre 18,47 cent vendredis derniers ; il a, en réalité, peu évolué en un mois, cotant 17,51 cents au 1er août dernier.
Le sucre blanc, pour sa part, a terminé hier soir à $ 555,20 la tonne sur l’échéance octobre, en baisse par rapport aux $ 559,90 à la clôture vendredi dernier mais en hausse sur le mois : la tonne cotait $ 522,80 le 1er août.
Au Brésil, le pétrolier étatique Petrobras a annoncé hier réduire de 7% le prix de l’essence sorti raffinerie. Ces prix, maintenus artificiellement bas, incitent l’industrie à davantage transformer la canne en sucre plutôt qu’en carburant pesant sur les cours mondiaux de l’édulcorant.
Quant à l’Inde, il semblerait que le gouvernement soit sur le point d’autoriser des exportations de sucre en deux tranches au cours de la prochaine campagne 2022/23 qui démarre début octobre, ont indiqué des responsables industriels et gouvernementaux à Reuters. New Delhi pourrait autoriser l’exportation de 7 à 8 Mt durant cette nouvelle campagne, avec une première tranche qui pourrait porter sur 4 à 5 Mt et le reste dans une deuxième tranche, contrairement aux années précédentes. Ce volume sur la deuxième tranche dépendra de la production nationale et de l’évolution des cours mondiaux, selon Raghil Shaikh, directeur général de Meir Commodities India.
Rappelons que durant la campagne 2021/22 qui s’achève, l’Inde a plafonné ses exportations à 11,2 Mt afin que les prix sur le marché national ne flambent pas.Le négoce international a attendu une bonne partie de la semaine les annonces des autorités indiennes sur sa politique à l’exportation 2022/23.
Côté Russie, les exportations vers les Emirats peuvent reprendre à compter du 1er septembre. Rappelons que Moscou avait interdit les exportations à partir du 15 mars afin de protéger l’approvisionnement de son marché national alors que les embargos internationaux se mettaient en place suite à l’invasion de l’Ukraine.
Enfin, l’Organisation internationale du sucre (OIS) s’attend à un énorme excédent mondial durant la campagne 2022/23, à 5,6 Mt, la production étant estimée atteindre un record de 181,9 Mt (+4,5% par rapport à 2021/22) face à une consommation de 176,3 Mt (+0,5%). La campagne dernière est attendue déficitaire de 1,3 Mt (lire nos informations : L’ISO anticipe un excédent mondial de sucre de plus de 5 millions de tonnes en 2022/23).
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