Trois personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue après la mort d’une femme et de son bébé. Le tribunal Grande instance de Kédougou les accuse d’homicide involontaire et complicité en lien avec l’accouchement ayant conduit à ce drame.
Dans un communiqué, Baye Thiam, procureur de Kédougou (Sud-est du Sénégal), estime que les manœuvres du gynécologue pour extraire le bébé ont causé le décès du nouveau-né. «Le billet de mort de l’enfant venait d’être froidement acté par ces «actes dits médicaux» pour ne pas dire «radicaux». Selon M. Thiam, les déclarations spontanées des parties indiquaient que le fœtus à l’arrivée était vivant. Car, dit-il, «le mari, présent à l’accouchement avait posé la question au médecin qui lui a confirmé effectivement qu’il respirait».
Les faits
Le jour de l’accouchement, «la matrone après l’avoir consultée et constatée un affleurement de la tête du bébé a appelé le gynécologue. Ce dernier, arrivé aux environs de 16 heures s’est présenté et a essayé d’accoucher la femme par voie basse jusqu’à faire sortir la tête mais les épaules du bébé étant bloquées peinaient à sortir du fait du volume et ce, contrairement à la volonté de son époux qui lui suppliait de faire une césarienne compte tenu de ses antécédents. C’est ainsi, sans pitié ni sentiment, qu’il a continué de manœuvrer sans même tenir compte de la fragilité du bébé», souligne le procureur.
Selon le maître des poursuites, lorsqu’il s’est rendu compte qu’il était face à un obstacle imparable, le gynécologue «a décidé de procéder à une intervention chirurgicale. Ce qui était trop tard, car la situation était déjà devenue inextricable. Le comble s’est produit une fois au bloc opératoire lorsque le gynécologue ainsi que l’anesthésiste ont délibérément décidé, sans même avoir préalablement consulté le mari de la défunte, de procéder à une hystérectomie, c’est-à-dire une ablation totale de l’utérus».
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