Les adeptes de la lecture en ligne ont du souci à se faire. Après le blocage du site Z-Library par la justice française, c’est au tour d’Internet Archive de restreindre son accès. Comme plusieurs autres, la plateforme proposait un large catalogue de livres piratés au format numérique. Une aubaine pour les étudiants et universitaires fauchés notamment, qui pouvaient retrouver en plus de nombreux best-sellers, des ouvrages plus confidentiels.
L’excuse de la pandémie ne passe plus
À l’époque, Internet Archive avait profité de la pandémie pour mettre en place une “bibliothèque d’urgence“, officiellement dans le but de pallier la fermeture des bibliothèques physiques du monde entier. Celle-ci permettait notamment d’accéder à des millions d’ouvrages numérisés, pour la plupart provenant d’établissements partenaires, mais restant sous droits d’auteurs.
L’idée était louable, mais elle n’a pas franchement plu aux éditeurs concernés, qui ont rapidement qualifié le projet de “violation massive délibérée du droit d’auteur“. Internet Archive avait initialement prévu de clôturer sa bibliothèque d’urgence d’ici le 30 juin 2020. Parmi les plaignants, on retrouvait le groupe Hachette, mais aussi bon nombre d’éditeurs anglo-saxons, comme HarperCollins, Penguin Random House et John Wiley & Sons, tous membres de l’Association of American Publishers.
Internet Archive peut-il survivre à son procès ?
Deux ans plus tard, le procès est toujours en cours, Internet Archive n’a pas fermé, et l’affrontement entre la plateforme et les ayant-droits s’est même intensifié. Du côté des maisons d’édition, l’accusation reste la même : la plateforme est une gigantesque bibliothèque pirate qu’il convient d’interdire. Du côté de plusieurs associations de lecteur en revanche, notamment dans les sphères universitaires, l’accès au savoir universel reste une priorité à défendre.
Pour le moment, l’une des seules ressources imaginables contre les bibliothèques illégales en ligne reste de bloquer l’accès au nom de domaine en passant par les FAI. C’est déjà le cas de Z-Library, qui a vu ses 209 noms de domaine ciblés par une interdiction la semaine dernière. Pour autant, la plateforme reste toujours accessible via un simple VPN.
Slate