En 2022, un tiers de la population mondiale reste privé d’accès à l’internet et le rythme des nouvelles connexions s’est ralenti, selon les dernières statistiques de l’ONU.
Selon l’étude menée par l’Union internationale des télécommunications, le continent africain affiche seulement 40% de sa population bénéficiant d’une connexion pérenne. À titre de comparaison, l’Europe arrive en tête de ce classement de la pénétration d’internet dont jouissent désormais 89% de ses résidents.
Internet surge slows, leaving 2.7 billion people offline in 2022
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— Int’l Telecommunication Union (@ITU) September 16, 2022
Un ralentissement des progrès
Mais les chiffres communiqués par l’agence onusienne montrent aussi une réalité inquiétante : la montée en puissance des réseaux internet ralentit un peu partout dans le monde. Cette tendance s’accélère, remarque l’UIT, suggérant que sans un investissement massif dans les infrastructures et un nouvel élan pour favoriser les compétences numériques des utilisateurs, les chances de connecter les derniers déshérités de l’internet et des réseaux sociaux d’ici à 2030 semblent de plus en plus minces, explique Bilel Jamoussi du Bureau de la normalisation des télécommunications de l’UIT.
« La normalisation des réseaux télécoms orchestrée par l’UIT permet de garantir la connectivité internationale et l’interopérabilité des réseaux de fibre optique. Aujourd’hui, 90% du trafic mondial de données, de voix ou encore de vidéos passent sur ces réseaux de fibre optique qui ont été « normalisés » par notre agence onusienne », souligne-t-il. Ces réseaux nécessitent donc des investissements importants. « Notre mission consiste à veiller à ce qu’ils soient déployés pour une transformation numérique dite inclusive dans les domaines de la santé à distance, de l’éducation en ligne ou encore pour favoriser les transactions bancaires sur les mobiles, par exemple. L’objectif de cette normalisation est de mettre des réseaux de qualité entre les mains des États membres de l’UIT, des constructeurs et des équipementiers qui se sont engagés à prendre en considération les besoins des pays en développement pour inclure rapidement les presque trois milliards de personnes à travers le monde qui n’ont pas accès jusqu’à présent à l’internet. »
Dans son analyse, l’Union internationale des télécommunications recommande aux industriels des secteurs télécoms de relever deux défis majeurs : développer rapidement une connectivité universelle pour les zones reculées et difficiles d’accès dans lesquelles se concentrent la plupart des exclus d’internet. Elle recommande aussi de passer les réseaux existants en haut débit afin d’améliorer les conditions de vie des populations.
Des avancées significatives en Afrique
La pandémie de Covid a donné « un bon coup de fouet en termes de connectivité ». Mais elle a mis aussi en exergue les problèmes récurrents qui affligent les réseaux internet. Notamment, des vitesses de connexion trop lentes, des prix trop élevés pour le matériel et les abonnements télécoms, auxquels se greffent un manque de culture numérique ou encore les barrières culturelles et linguistiques de milliards d’internautes. Sans oublier que dans certaines zones reculées, les utilisateurs privés d’une source fiable d’électricité ne peuvent tout simplement pas se connecter, pointe le rapport de l’UIT.
L’Afrique, la région la moins connectée du monde, a enregistré une croissance annuelle de 13% de la pénétration d’internet. Aujourd’hui, 40% de la population africaine est en ligne, selon l’IUT.
rfi