Des écoliers burkinabè risquent de ne pas retourner à l’école

Alors que les enfants des zones épargnées par le terrorisme se préparent à reprendre le chemin de l’école en octobre prochain, pour les enfants issus de familles déplacées, la rentrée scolaire est toujours incertaine.

C’est le cas pour Farida Ouédraogo, élève en classe de CE1 qui vivait à Arbinda, une commune située dans la région du Sahel. « A Arbinda, il y a les djihadistes et moi je ne peux plus retourner là-bas. C’est pour ça que je ne sais pas si je pourrai aller à l’école », craint Farida.

Du côté des parents déplacés, la rentrée scolaire n’est pas une priorité. La préoccupation c’est la survie. « Ce qui nous préoccupe, c’est de quoi nourrir nos enfants », confirme Aline Koala, mère de six enfants.

Elle a fui Arbinda, un village situé près de Djibo et vit maintenant dans le camp de Nioko II, un site d’accueil spontané situé en périphérie nord de Ouagadougou.

« C’est vrai que la rentrée des classes est dans moins de 20 jours mais ce n’est pas une priorité pour nous. Nous avons tout abandonné à cause des attaques terroristes », poursuit cette femme de 40 ans.

L’école burkinabè en difficulté
Actuellement, au Burkina Faso, plus de 2.000 écoles sont fermées. Des milliers d’enseignants ne peuvent pas exercer leur métier en toute quiétude et des milliers d’enfants déplacés ont été regroupés dans des camps au niveau des centres urbains comme Koudougou, Bobo Dioulasso et Ouagadougou.

Face à cela, le gouvernement a mis en place un certain nombre de mesures spécifiques. « Tout enfant déplacé interne doit être inscrit dans les écoles de façon gratuite. Il n’y a pas de condition particulière pour les inscrire », assure Saturnin Sankara, secrétaire permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation.

« Les différentes structures scolaires ont l’obligation de réinsérer ces enfants. L’Etat également a équipé l’ensemble de ces élèves déplacés en fournitures. Et pour les enfants du post-primaire et du secondaire, on travaille à les insérer dans les écoles publiques ou privées à travers le fonds national de solidarité et de résilience social », explique le responsable éducatif.

Reste à savoir si ces mesures seront applicables sur le terrain quand on sait que les élèves sont déjà en surnombre dans les établissements scolaires.

Une rentrée des classes dans une grande confusion
« Je suis assis les bras croisés sans argent ni bétail. J’ai tout perdu. Il est impossible pour moi aujourd’hui d’inscrire mes enfants à l’école pour la rentrée des classes prochaine faute de moyens financiers. On ne peut pas parler d’école le ventre vide », se plaint El Hadj Amado Korogo qui a fui son village, Naré, situé dans la région du Centre Nord.

Depuis 2015, le Burkina Faso traverse une double crise humanitaire et sécuritaire. On dénombre à ce jour plus de 800.000 enfants déplacés internes en raison des attaques terroristes.

DW

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