Traitement « dégradant » des demandeurs de visa Schengen : L’AMDH saisit l’ambassadrice de l’UE

Obtenir un visa Schengen de nos jours est devenu un grand casse-tête et une source de gaspillage d’énergie et d’argent pour de nombreux Marocains. Ceux qui envisageaient d’aller en tant que touristes et dépenser leur argent eu Europe, prévoient aujourd’hui de changer de destination tellement le traitement des demandes se fait de manière très dégradante.

Face à ce problème d’obtention de visa au Maroc depuis des mois déjà, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a saisi l’Ambassadrice de l’Union européenne (UE) au Maroc ainsi que les responsables des missions et de la Délégation de l’UE à Rabat sur le « traitement humiliant et dégradant » infligé aux demandeurs de visas par les services consulaires de la plupart des pays de l’Union européenne au Maroc.

Signée par le président de l’AMDH, Aziz Ghali, la correspondance de l’association revient sur les conventions et pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme qui constituent un élément majeur du système de la Charte internationale des droits de l’homme, y compris les conventions relatives à la migration et à l’asile.

Dans ce sens, l’AMDH a estimé que les nombreux pays de l’Union européenne ayant ratifié ces conventions et pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme sont tenus devant la communauté internationale de respecter leurs engagements internationaux et de mettre en œuvre les exigences de ces conventions et pactes en les intégrant dans leurs politiques publiques globales.

Ainsi, l’AMDH relève « la terrible violation des droits des citoyens à la libre circulation de la part e l’ensemble de l’Union européenne, en particulier les pays impliqués dans l’espace Schengen, qui insistent pour n’accorder des visas qu’à un nombre limité de demandeurs alors qu’ils remplissent toutes les conditions requises ».

Dans le cadre de ces violations, l’AMDH a pointé du doigt la politique des pays de l’Union européenne qui ont « drastiquement et étonnamment réduit les possibilités de demande de visa, en fermant périodiquement et progressivement, en tout ou en partie, les plateformes de prise de rendez-vous via Internet pour les prises de rendez-vous, pour ne les ouvrir que pour des durées limitées ».

Une manoeuvre qui « laisse place aux courtiers spécialisés dans la médiation pour obtenir des rendez-vous en échange de sommes d’argent conséquentes auprès de citoyens qui n’ont d’autre choix que de céder», dénonce la lettre.

Ce qui a aggravé ces violations, poursuit l’AMDH dans sa lettre, c’est que « ces pays ont délégué à d’importantes sociétés intermédiaires la réception des dossiers des demandeurs de visa pour les soumettre aux autorités compétentes en échange de sommes d’argent versées par les citoyens sans leur donner aucune garantie ou assurance d’obtention du visa», et encore moins de remboursement en cas de refus du dossier.

Parmi les manifestations de ces violations, poursuit la lettre, figure le fait que les autorités compétentes des ambassades et consulats des pays de l’Union européenne n’expliquent pas de manière convaincante les raisons du rejet croissant des demandes de visa et ne restituent pas l’argent que les citoyens ont payé et dont les demandes ont été rejetées, ce que l’Association considère comme « une déduction imméritée de ces frais, non justifiée, surtout en l’absence de la fourniture du service requis ».

À cet égard, l’AMDH a appelé les responsables de l’UE au Maroc, « à intervenir auprès de ces pays afin de mettre un terme immédiat à ces violations, qui se sont exacerbées ces dernières années ».

Hespress

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