Un plan de recrutement conséquent sur cinq ans, des primes revalorisées et un assouplissement des conditions de télétravail: le principal syndicat des contrôleurs aériens français a dévoilé jeudi les conditions de l’accord qui ont permis de lever le préavis de grève qui était prévu fin septembre.
Principale revendication du syndicat SNCTA: le plan de recrutement massif appelé de ses voeux pour faire face « au mur des départs à la retraite à compter de 2029 » sera mis en place.
Dès 2023, trois promotions d’ingénieurs de contrôle de la navigation aérienne seront recrutées avant une montée en puissance prévue pour les années suivantes avec quatre promotions en 2024 et 2025 puis cinq en 2026 et 2027.
Ce programme est qualifié de « doublement historique » par le SNCTA dans un communiqué car « il acte enfin une projection sur cinq ans » et en plus, pour la première fois, cinq promotions de contrôleurs aériens seront formées sur une même année.
Autre sujet de tension majeur qui a débouché sur la grève de vendredi dernier et entraîné la suppression de « plus de 2.400 vols » en Europe sur les quelques 31.000 prévus: la question des salaires.
Le SNCTA a obtenu une augmentation des primes de l’ordre de 3,5%. Les contrôleurs aériens sont des fonctionnaires de la direction générale de l’aviation civile (DGAC), mais leur salaire étant composé majoritairement de primes, l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires ne les concernait que marginalement.
La mesure prendra effet au 1er janvier 2023. Les contrôleurs aériens ont en outre obtenu le versement d’une prime d’intéressement de 1.000 euros qui sera versée fin 2023. Celle-ci est conditionnée à certains critères que le SNCTA souhaite « atteignables ».
Une autre prime, pouvant aller jusqu’à 2.100 euros par salarié, devra être versée. Elle concerne « la garantie du pouvoir d’achat (GIPA) » qui est un dispositif réservé aux fonctionnaires dont le salaire a évolué moins vite que l’inflation. Or cette prime n’a jamais été versée aux ingénieurs du contrôle aérien, selon le SNCTA. La DGAC a donc accepté de la verser rétroactivement depuis 2008.
Les ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne figurent parmi les fonctionnaires les mieux payés, avec un salaire moyen mensuel net de quelque 5.000 euros, primes comprises, qui peut atteindre 9.000 euros en fin de carrière, selon un rapport du Sénat.
Enfin, le télétravail qui était jusque-là restreint à « 12 jours par an aux contrôleurs hors salle » va être assoupli pour cette catégorie de travailleurs. « Le SNCTA sera vigilant quant à la mise en œuvre des éléments de cette conciliation », a précisé le syndicat en conclusion de son communiqué.
AFP