L’Afrique du Sud tire 80% de son électricité du charbon, créant une grave pollution dénoncée par les défenseurs de l’environnement.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a écourté des visites à l’étranger en raison d’une nouvelle aggravation de la crise de l’électricité dans le pays, a averti qu’il ne fallait pas compter sur une amélioration « à court terme ». « Vu les performances incertaines du parc de centrales électriques à charbon de (l’entreprise publique) Eskom, nous ne pourrons pas mettre fin aux délestages à court terme. C’est la triste réalité d’une situation qui dure depuis longtemps », écrit-il dans sa lettre hebdomadaire à la nation (lien en anglais).
As we work with greater urgency to fix the immediate problem of an unreliable power system, we are also busy laying the groundwork for a sustainable, lasting solution to the country’s electricity woes.https://t.co/ILcDTuzKrs pic.twitter.com/xKaQU7qElE
— Cyril Ramaphosa 🇿🇦 (@CyrilRamaphosa) September 26, 2022
(Alors que nous nous attelons à régler de toute urgence le problème immédiat que pose un système électrique peu fiable, nous nous employons également à jeter les bases d’une solution durable et pérenne aux problèmes d’électricité du pays)
Délestages intenses
Après plusieurs semaines de délestages intenses entre juin et juillet, en plein hiver austral, la première puissance industrielle africaine est plombée par de nouvelles coupures drastiques, le réseau national étant incapable de produire suffisamment d’énergie après des années de mauvaise gestion et de corruption. Cela implique, pour les particuliers comme pour les entreprises, plusieurs coupures de plusieurs heures, chaque jour, depuis près de deux semaines déjà. Ce système de délestages est appliqué depuis une quinzaine d’années.
En déplacement aux Etats-Unis et à Londres, le président sud-africain avait annoncé un retour anticipé la semaine dernière pour répondre à la crise. « Ces deux dernières semaines de délestage ont été extrêmement frustrantes et difficiles. La colère du public est justifiée », a-t-il estimé, ajoutant que la pénurie d’électricité « met en péril » l’économie.
Petits gestes, grandes économies
La remontée des températures avec l’arrivée du printemps entraîne habituellement une baisse de la consommation et diminue la pression sur les centrales vieillissantes et mal entretenues. Mais un nombre élevé de pannes a entraîné une baisse dramatique de la production, qui souffre aussi de problèmes d’approvisionnement en charbon.
L’Afrique du Sud tire 80% de son électricité du charbon, créant une grave pollution dénoncée par les défenseurs de l’environnement. L’entreprise publique Eskom, incapable de produire suffisamment d’énergie pour le pays, appelle les Sud-Africains à utiliser l’électricité avec parcimonie. Elle a lancé une campagne pour leur apprendre quelques astuces. Eskom invite ainsi les habitants à éteindre les lumières dans les bureaux la nuit, éviter de faire fonctionner les pompes des piscines et les chauffe-eau en heures pleines.
Be part of the national drive to reduce electricity use and keep the power on! Implementing these small electricity savings tips can help us all. #PleaseUseOnlyWhatYouNeed pic.twitter.com/IhO7gOUWRx
— Eskom Hld SOC Ltd (@Eskom_SA) September 25, 2022
(Prenez part à la campagne nationale visant à réduire la consommation d’électricité et à maintenir le courant ! La mise en œuvre de ces petits conseils d’économie d’électricité peut nous aider tous)
Sur une échelle de huit niveaux possibles d’intensité, le pays a atteint le sixième stade critique. Cyril Ramaphosa a annoncé en juillet une ouverture du secteur vers le privé. Le pays, qui a obtenu 7,7 milliards d’euros pour sa transition énergétique lors de la COP26, a signé la semaine dernière de premiers accords pour la production d’énergie éolienne.
franceinfo