« Si chacun fait sa petite justice privée dans son coin, nous allons arriver vers une société de la délation qui va devenir insupportable », a estimé le garde des Sceaux.
Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a réitéré mercredi 28 septembre ses critiques sur la gestion de l’affaire Bayou et sur le rôle de Sandrine Rousseau.
« Madame Rousseau n’est pas procureure générale de la Nation, a dénoncé le ministre sur France 2. Tant qu’elle parle de barbecue, ce n’est pas mon périmètre, ça ne m’intéresse pas.
Mais quand elle veut parler de justice, et qu’elle s’érige en autorité judiciaire, je dis non. »
« Si vous avez des éléments madame Rousseau, vous les transmettez au procureur de la République », a-t-il insisté. Éric Dupond-Moretti a également fustigé la gestion des accusations de violences sexuelles ou sexistes en interne par les partis politiques. « C’est une véritable dérive à laquelle nous sommes en train d’assister. Si chacun fait sa petite tambouille dans son coin, sa petite justice privée dans son coin, nous allons arriver vers une société de la délation qui va devenir insupportable », a-t-il déclaré.
Mardi, le ministre avait déjà dénoncé une « justice de droit privé qui n’a strictement aucun sens ». « C’est mortifère et délétère pour les grandes institutions qui sont les nôtres et en particulier pour la justice que je veux défendre », avait-il estimé. « La libération de la parole de la femme oui, même au travers des réseaux sociaux », a affirmé M. Dupond-Moretti. « Pour autant, les réseaux sociaux ne peuvent pas être l’unique réceptacle sans filtre de cette parole et la justice doit intervenir ».
🗣 "Sandrine #Rousseau n'est pas procureure générale de la Nation. Qu'elle parle de barbecue, ça ne m'intéresse pas. Mais qu'elle s'érige en autorité supérieure de la justice, je dis non"@E_DupondM, ministre de la Justice. #Les4V pic.twitter.com/VBEnc3s6Vh
— Telematin (@telematin) September 28, 2022
Julien Bayou, accusé de harcèlement moral par son ex-compagne, a annoncé lundi matin sa démission de son poste de secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) et de la présidence du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, dénonçant une situation « intenable » dans un communiqué.
Sa collègue Sandrine Rousseau avait révélé, une semaine plus tôt avoir reçu chez elle une femme accusant le secrétaire national d’EELV Julien Bayou de « comportements de nature à briser la santé morale des femmes ».
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