Première mondiale : de l’hydrogène vert produit en mer

Pour certains, l’hydrogène, c’est « l’énergie » de demain. Mais l’idée ne vaut que si l’hydrogène en question est produit à partir d’une électricité bas carbone. C’est dans cet état d’esprit que l’un des acteurs français du marché, Lhyfe, vient de lancer un démonstrateur destiné à produire de l’hydrogène renouvelable en mer. Une première mondiale !

Lorsque l’on parle de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, le potentiel de l’hydrogène est grand. À condition toutefois que l’hydrogène (H2) en question soit produit à l’aide d’une électricité bas carbone. Ce n’est toujours que très peu le cas, aujourd’hui. Mais l’ambition affichée par l’Europe est bien de réussir à produire, d’ici 2030, 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable par an.

Il y a quelques jours, un pas de plus a été fait en ce sens par l’un des acteurs français du marché. Lhyfe produit déjà, depuis septembre 2021, 300 kilogrammes par jour d’hydrogène vert à partir d’énergie éolienne du côté de Bouin, en Vendée. La société vient d’inaugurer, du côté de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, cette fois, Sealhyfe, le tout premier démonstrateur de production d’hydrogène renouvelable offshore. Le tout premier au monde !

Des défis propres à la production offshore
Vous vous demandez peut-être ce qu’il y a de si exceptionnel à cela ? Eh bien, c’est que les défis à relever pour produire de l’hydrogène en mer sont nombreux. Il y a d’abord les étapes qui peuvent être communes à d’autres projets de production d’hydrogène : la connexion à une source renouvelable — ici, une éolienne —, le pompage de l’eau de mer et sa désalinisation puis, enfin, son électrolyse pour en tirer de l’hydrogène. Mais aussi, et surtout cette fois, les difficultés liées à un fonctionnement automatique sur une plateforme flottante reliée à une éolienne, elle aussi flottante.

Ainsi, Lhyfe compte d’abord tester son système à quai pendant six mois. Avant de l’installer pendant douze mois à un kilomètre environ d’une éolienne flottante au large du Croisic (Loire-Atlantique). Le tout pour tester l’impact du mouvement de la plateforme sur les équipements et éprouver la manière dont Sealhyfe peut faire face aux agressions de l’environnement — corrosion, chocs, variations de température pourraient accélérer le vieillissement des pièces — et fonctionner en milieu isolé, hors périodes de maintenance.

L’objectif affiché par Lhyfe est ainsi de produire 400 kilogrammes d’hydrogène par jour à un prix qui devra concurrencer celui de l’hydrogène gris — produit à partir d’hydrocarbures — et des énergies fossiles.

futura-sciences

You may like