Après la lettre de sénateurs républicains conduits par le sénateur américain Marco Rubio et adressée à Antony Blinken, le 15 septembre dernier, en voilà une autre qui émane de la Chambre des représentants des Etats-Unis.
Le texte de la lettre adressée au Secrétaire d’Etat américain par un groupe bipartisan de 27 membres du Congrès américain, dirigé par la députée républicaine Lisa McClain, est visible sur le site officiel de la Chambre des représentants. On s’en doute dans les deux lettres bipartisanes, il a été fait part de l’inquiétude quant aux liens de l’Algérie avec la Russie. Aussi, a-t-on appelé à des sanctions contre les responsables du régime algérien pour les accords d’armement avec Moscou. L’appel du groupe bipartite.
Cette seconde mise en garde fait donc suite à celle similaire du sénateur Marco Rubio adressée à l’administration Biden pour imposer des sanctions contre l’Algérie. Des rapports indiquent en effet que l’Algérie a signé l’année dernière un accord sur les armes avec la Russie d’une valeur de plus de 7 milliards de dollars. L’accord verrait la Russie vendre des avions de combat Su-57, des systèmes de défense aérienne et plus encore.
En vertu de la loi CAATSA (Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act), adoptée par le Congrès en 2017, des sanctions doivent être imposées aux pays qui concluent des accords de défense ou de renseignement avec plusieurs pays, dont la Russie. « Ce récent achat d’armes entre l’Algérie et la Russie serait clairement classé comme « une transaction importante » en vertu de la CAATSA. Pourtant, aucune sanction à votre disposition n’a été élaborée par le Département d’État », indique la lettre à Blinken, qui est signée par 27 membres du Congrès des deux tendances confondues.
L’administration Trump dans un contexte analogue avait émis des sanctions, en utilisant CAATSA, contre la Turquie, pourtant membre de l’ONU après avoir conclu un accord pour acquérir des systèmes de défense aérienne russes S-400. Les députés américains des deux partis politiques font régulièrement pression sur l’Administration américaine pour qu’elle réprime les pays ou les individus qui s’engagent avec Poutine et son gouvernement, d’autant plus en ces temps où il a été ordonné une invasion de l’Ukraine.
« Les États-Unis doivent envoyer un message clair au monde que le soutien à Vladimir Poutine et les efforts de guerre barbares de son régime ne seront pas tolérés », lit-on dans la lettre adressée à Blinken. Il est également ajouté, « Par conséquent, nous vous demandons de commencer à appliquer immédiatement des sanctions importantes contre les membres du gouvernement algérien qui ont été impliqués dans l’achat d’armes russes ».
La lettre citait en outre, le besoin désespéré de fonds de la Russie pour poursuivre sa guerre contre l’Ukraine et les efforts ultérieurs du Kremlin pour punir l’implication de l’UE en bloquant les ventes de gaz naturel aux pays européens. Le document a indiqué que la Russie est susceptible de continuer de vendre d’armes supplémentaires à d’autres pays, les législateurs américains ont déclaré : « Il est essentiel que le président Biden et son administration se préparent à sanctionner ceux qui tentent de financer le gouvernement russe et sa machine de guerre, par le biais d’achats de matériel militaire ».
Pour Alger, qui cite quelques noms ayant paraphé la missive, cette « nouvelle initiative ne reflète en rien l’opinion dominante aux Etats-Unis ». Le régime Muppet Show des séniles d’Alger cherche à se consoler en invoquant l’opinion dominante.
N’empêche que le CAATSA est une loi pour lutter contre les adversaires des Etats-Unis par des sanctions et que par conséquent elle ne tiendra pas compte de l’opinion pour être activée. Adoptée en 2017 et dès lors qu’elle entre en vigueur, elle fait mal. La Turquie future régence d’Alger en sait des choses.
Ce texte, est-il rappelé, ordonne au président des Etats-Unis, d’imposer des sanctions à toute personne morale ou physique qui s’engage dans des transactions importantes dans les secteurs militaires et du renseignement avec la Russie. Le pouvoir de décréter ces sanctions a été délégué par le président américain au secrétaire d’Etat. Pour les signataires de la pétition, les récentes transactions entre l’Algérie et la Russie peuvent être mises dans la catégorie des « transactions importantes » qui tombent sous le coup du CAATSA et que donc, auquel cas des sanctions se doivent d’être appliquées.
hespress