Le monde présente 16 points de basculement qui pourraient modifier en profondeur les grands systèmes qui régulent la Terre si les températures continuaient à augmenter.
Une étude menée par l’université d’Exeter, en Angleterre, montre que la planète présente désormais 16 points de basculement. Des seuils critiques au-delà desquels « un système se réorganise, souvent brutalement et/ou de manière irréversible », selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec).
Une trajectoire de 2,5 degrés
En 2008, cette même carte ne comportait « que » 9 de ses points de basculement. Tim Lenton, qui avait déjà été à l’origine de cette première carte, a repris du service pour cette mise à jour. Il confirme que « la liste des points de basculement s’est allongée et notre évaluation du risque qu’ils posent a considérablement augmenté ».
Parmi ces 16 points, 9 auront des conséquences sur la globalité des systèmes de la planète, les 7 autres auront des répercussions régionales. Toutefois, les scientifiques préviennent qu’un effet domino est toujours possible : une bascule peut en entraîner une autre comme le rappelle Futura.
Plusieurs points de non retour auraient déjà été franchis ou seraient proches de l’être en Antarctique ou en Amazonie, en raison du réchauffement climatique (actuellement +1,2 degré au dessus des moyennes préindustrielles). L’accord de Paris sur le climat veut limiter à un maximum de 1,5 degré le réchauffement climatique : s’il n’est déjà pas certain que le monde s’en tiendra à cette augmentation, le passage à ce niveau fera basculer entre quatre et cinq points supplémentaires. La trajectoire actuelle est plutôt de l’ordre de 2,5 degrés…
Si cette carte a de quoi sérieusement inquiéter (et forcer, on peut l’espérer, les gouvernements à prendre les décisions qui s’imposent pour éviter la catastrophe en cours), il faut cependant nuancer. Les modèles climatiques sont perfectibles, et les incertitudes nombreuses. Néanmoins, les nouvelles ne sont pas bonnes…
JFG
