Les marchés boursiers mondiaux progressaient fortement mardi, après avoir atteint leur plus bas niveau de l’année fin septembre, les investisseurs tablant de nouveau sur plus de mansuétude des banques centrales face à la détérioration de l’activité économique. Les Bourses européennes s’envolaient après deux séances de nette hausse: Paris bondissait de 3,54%, Milan 2,75%, Francfort 3,12% et Londres 2,10% vers 10H45 GMT.
En Asie, Tokyo a bondi de 2,96%. Les Bourses chinoises sont restées fermées en raison d’un jour férié. Lundi, Wall Street avait repris plus de 2% après avoir touché ses plus bas de l’année en fin de semaine dernière. Les marchés américains se dirigeaient de nouveau vers le haut à l’ouverture, avec une progression des contrats à terme comprise entre 1,6% et 2,3%.
«Les données américaines ont montré les premiers signes de succès du cycle de resserrement de la Banque centrale américaine» qui veut restreindre l’activité pour lutter contre l’inflation, relève Stephen Innes, gérant chez Spi AM. «Elles peuvent suggérer que le comité monétaire pourrait ne pas avoir besoin de continuer la trajectoire de relèvement des taux directeurs abrupte».
La Banque centrale australienne a relevé mardi ses taux d’intérêt de 0,25 point de base, mais moins que prévu, du fait d’inquiétudes au sujet d’un ralentissement de l’économie mondiale. L’institution monétaire a souligné dans un communiqué qu’elle avait déjà augmenté ses taux «de manière substantielle en peu de temps», pour les amener vers son plus haut en neuf ans, à 2,6%.
Depuis la publication de mauvais indicateurs de l’activité manufacturière aux États-Unis lundi, les investisseurs parient que la Banque centrale américaine va suivre le mouvement de son homologue australienne. Cette envolée des marchés «ressemble à de l’esbroufe» mais «les marchés boursiers ont connu une période difficile ces derniers temps qui ne pouvait pas durer éternellement», estime Craig Erlam, analyste d’Oanda.
Après leur dégringolade lundi, les intérêts des emprunts d’États en Europe et aux États-Unis baissaient encore nettement. Le recul sur l’emprunt américain à 10 ans, l’échéance qui fait référence, a été le plus important sur une séance depuis mars 2020, rappelle Jim Reid, de la Deutsche Bank. «Cela montre à quel point les investisseurs ont réévalué les choses», appuie-t-il.
Après avoir frôlé les 4% la semaine passée, le taux d’emprunt américain à 10 ans n’était plus qu’à 3,58% vers 10H45 GMT. Le taux allemand pour la même échéance est passé 2,22% à 1,80%. «Pour l’instant, nous pouvons tous respirer profondément et profiter de l’ambiance positive qui règne sur les marchés financiers mondiaux», résume l’analyste de Swissquote Ipek Ozkardeskaya.
Une hausse généralisée
Tous les secteurs profitaient de ce regain d’appétit pour le risque, y compris les entreprises qui inquiètent le plus les investisseurs. Credit Suisse, en proie à des rumeurs de faillite, remontait de 4,50% après avoir décroché lundi. Le secteur des semi-conducteurs était particulièrement sur le devant, avec STMicroelectronics (+5,18%) en France, Infineon (+4,59%) à Francfort ou ASML (+5,91%) à Amsterdam.
Les prix du pétrole continuaient leur progression après leur bond de lundi, à la veille de la réunion des pays de l’OPEP et de leurs alliés, qui pourraient décider de baisser leur objectif de production. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre progressait de 0,80% à 89,57 dollars, et le celui de WTI américain pour livraison en novembre de 0,79% à 84,38 dollars vers 10H25 GMT.
L’euro avançait de 0,74% à 0,9899 dollar, et la livre de 0,33% à 1,1360 dollar vers 10H40 GMT.
lefigaro