Tchad: coup d’accélérateur des autorités pour éviter un «vide constitutionnel»

Burkina Faso's new self-proclaimed leader captain Ibrahim Traore attends a meeting in Ouagadougou on October 2, 2022. - Burkina Faso's junta leader Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba agreed to step down on October 2, 2022, religious and community leaders said, two days after military officers announced his ouster in a coup that sparked internal unrest and international condemnation. (Photo by AFP)

Au Tchad, c’est une véritable course contre-la-montre qui est lancée afin d’installer de nouvelles institutions issues du dialogue national avant la fin de la transition, prévue dans moins de deux semaines. Après un pré-dialogue plusieurs fois reporté et qui a duré cinq mois et un dialogue national qui a pris un mois et demi, ceux qui supervisent ce processus ont mis un coup d’accélérateur pour éviter le vide institutionnel qui guette les institutions de transition.

Nous sommes à moins de deux semaines de la date fatidique du 20 octobre et il leur fallait faire vite. D’où la décision d’écourter discrètement la fin des débats au dialogue national au mercredi, alors qu’ils devaient prendre fin le lendemain avec l’adoption du rapport général de ces assises.

Cela va permettre au président du présidium, Gali Gata Ngote, l’un des hommes les puissants du Tchad pour cette période, de signer deux décisions très importantes pour lancer la seconde phase de la transition, selon un membre du présidium.

La première supprime le Comité militaire de transition (CMT) et fait passer le titre de Mahamat Idriss Deby Itno de président du CMT à président de transition pour les 24 prochains mois.

Un autre texte important à signer est la révision de la charte de Transition, toujours selon notre source. Ce qui va ouvrir la voie à la cérémonie de clôture du dialogue national demain au cours de laquelle Mahamat Idriss Deby va alors promulguer la nouvelle charte. Il sera investi officiellement président de transition, deux jours plus tard.

« Éviter le vide constitutionnel »
Des membres de la société civile et de l’opposition dénoncent ce qu’ils qualifient d’« acrobatie et raccourci juridique », en pointant le fait que cette charte n’a pas été formellement adoptée par la plénière. Notre source assure qu’« il n’y a eu aucune violation de la loi ».

« Tous les textes et résolutions ont fait systématiquement l’objet d’une approbation par la plénière au fur et à mesure des débats », poursuit-elle, avant de justifier ce choix en expliquant que « nous sommes talonnés par le temps ». « Il a fallu emprunter le plus court chemin afin d’éviter le vide constitutionnel », dit cette source.

RFI

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