« Le match de Bayonne m’a laissée assez frustrée car il y avait des possibilités de les battre », assure Jacquet, 20 ans. « Je vais jouer cette rencontre comme si c’était une finale », renchérit la deuxième ligne Madoussou Fall.
Les Tricolores, insatisfaites après leur victoire dans le premier match de poule face à l’Afrique du Sud (40-5), sont unanimes pour dire que l’Angleterre, première nation mondiale, est jouable.
« Contre elles, ça se joue à des petits détails », estime la pilier Clara Joyeux. « Il y a des espaces qui sont atteignables », ajoute Jacquet.
« Nous, les +anciennes+, on leur dit qu’on les a déjà gagnées, même chez elles, et que c’est tout à fait faisable. Ça va arriver à nouveau et ça arrivera au bon moment », assure, confiante, l’expérimentée deuxième ligne Safi N’Diaye, sur le banc samedi.
« Cohésion »
N’Diaye, comme la talonneuse Agathe Sochat, les troisième lignes Romane Ménager, Marjorie Mayans et Gaëlle Hermet, la demie de mêlée Pauline Bourdon et l’arrière Jessy Trémoulière, étaient sur la feuille de match lors de la dernière victoire des Bleues face aux « Red Roses »: c’était le 10 mars 2018 à Grenoble, lors du Tournoi des six nations, et les Françaises l’avaient emporté 18-17.
Depuis cette rencontre, et ce dernier Grand Chelem des Bleues, dix défaites se sont succédé.
Entre temps, les Anglaises sont devenues une machine à tout gagner: elles ont enregistré face aux Fidjiennes (84-19) samedi à Auckland, leur 26e victoire d’affilée, un record, avec pas moins de 14 essais à la clé.
Afin d’apporter de la « cohésion » face à ces Anglaises, Thomas Darracq, le sélectionneur des Bleues, a choisi de faire dans la « continuité » et d’aligner samedi une équipe quasi-inchangée par rapport à celle ayant dominé l’Afrique du Sud, exigeant « sérénité et maîtrise » de ses joueuses tout en admettant que ce match reste « particulier ».
Ballons portés
« On aborde ce match avec l’idée de le gagner, c’est le discours, il faut gagner ce match pour le classement final », avant les quarts pour lesquels chaque point aura son importance, explique pour sa part Gaëlle Mignot, son adjointe en charge de la mêlée.
Pour cela, « il faut arrêter de faire une fixette » sur les Anglaises, ne pas faire de ce match « une revanche » mais en « sortir grandies » notamment « en étant présentes dans le défi physique », ajoute Mignot.
Il leur faudra surtout éviter, comme face aux Sud-Africaines, le gros « trou d’air » (50 minutes!), sans point, qui a suivi une excellente entame (3 essais marqués en 17 minutes).
Le groupe a ainsi « beaucoup travaillé les ballons portés, la marque de fabrique des Anglaises », en établissant une stratégie pour les empêcher « de rentrer dans nos 22 mètres » tout en « fermant toutes les zones » grâce à une défense au plus près, explique-t-elle.
Si ce secteur de jeu a été performant samedi (un seul essai encaissé, 82% de réussite aux plaquages), de même que la touche (14 gagnées sur 16), les fautes de main, mauvaises passes et pénalités (15 concédées) doivent absolument être corrigées.
« Il y a des failles, des opportunités, mais il n’y en aura pas beaucoup, c’est certain », affirme l’ouvreuse Caroline Drouin, avant de conclure: « Elles ont un jeu très huilé, donc à nous de faire en sorte d’enrayer leurs rouages ».
AFP