La sous-région ouest africaine semble frappée depuis quelques années par une malédiction de coups d’Etat. Mali, Guinée, Burkina Faso autant de pays avec comme point d’être des anciennes colonies françaises qui ont sombré dans cette instabilité. Tel un virus, ce mal s’est accompagné d’un variant qui tend à se généraliser : le sentiment anti-français.
C’est sans doute ce désamour naissant qui est à l’origine des brouilles diplomatiques entre le Mali et la France ayant entraîné le retrait de la force Barkhane du territoire malien. Au Burkina, au lendemain du dernier putsch, qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, plusieurs manifestants ont exprimé leur volonté de mettre un terme à la coopération avec la France tout en privilégiant la Russie.
En visite au Sénégal dans le cadre de la 8e édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique, Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux a abordé ce sujet en relativisant.
“Il y a une petite minorité, un peu opportuniste, très bruyante sur les discours anti-français, a-t-elle déclaré. Et on sait que derrière ces discours anti-français, il y a des puissances prédatrices qui souhaitent faire de l’Afrique un terrain d’affrontement. »
Selon elle, ces personnes tenant des propos désobligeants contre la France ne représentent qu’un groupuscule et que la tendance peut toujours être inversée par le dialogue. « Il ne faut pas confondre ce discours qui est fait par une minorité avec le sentiment qui reste quand même positif. Quand je vois les échanges que j’ai, je peux écouter les critiques, je peux comprendre les frustrations mais je sais qu’il y a beaucoup d’attentes. Et cela démontre qu’il y a une base pour travailler ensemble pour réussir à faire un discours positif”, pense la secrétaire d’Etat.
seneweb