Le Tchétchène Kadyrov admet avoir subi des pertes importantes après un bombardement ukrainien

Signe de l’intensité des combats près de Kherson, le dirigeant de la république russe de Tchétchénie Ramzan Kadyrov, dont les forces combattent en Ukraine, a annoncé la mort de 23 de ses soldats dans un bombardement ukrainien qui a fait aussi 58 blessés.

M. Kadyrov est un partisan de la ligne “dure” face à Kiev, ayant appelé à des frappes nucléaires et assurant que ses troupes y menaient une guerre sainte contre des “satanistes”.

En début de semaine, des sources ukrainiennes ont confirmé qu’elles avaient réussi à intercepter une unité militaire tchétchène sur son territoire, dans la région de Kherson grâce à des images postées sur les réseaux sociaux.

Les gradés russes n’ont pas l’habitude de communiquer les chiffres précis de leurs propres pertes. Si Kadyrov le fait, c’est peut-être parce que l’Ukraine a évoqué encore plus de victimes.

Ramzan Kadyrov est à la tête de la République tchétchène depuis 2007. Il est apparu comme l’un des principaux soutiens de la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. Des unités tchétchènes combattent d’ailleurs aux côtés des soldats russes en Ukraine.

Plusieurs bombardements ailleurs en Ukraine
Ailleurs sur le front, les autorités ukrainiennes ont rapporté des bombardements russes ayant endommagé deux immeubles résidentiels et une boulangerie à Mykolaïv, dans le Sud, faisant un blessé.

Dans la région de Donetsk, dans l’Est, cinq personnes ont été tuées et 9 autres blessées ces dernières 24 heures, notamment à Bakhmout, autre point chaud du front que les forces russes tentent de prendre depuis l’été, selon le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko.

Les responsables russes Sergueï Aksionov et Sergueï Kirienko ont eux annoncé jeudi soir avoir visité la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe sous occupation russe depuis mars.

Moscou et Kiev s’accusent depuis des mois de dangereux bombardements de cette centrale dont Moscou a revendiqué l’annexion plus tôt en octobre, tout comme celle de quatre régions ukrainiennes partiellement occupées en septembre.

Bombe sale
La Russie a multiplié ces dernières semaines les bombardements visant les infrastructures électriques ukrainiennes, si bien que le courant est rationné dans l’essentiel du pays.

Vladimir Poutine a aussi accusé l’Ukraine de préparer l’explosion d’une “bombe sale”, des allégations que Kiev et les Occidentaux ont dénoncé comme “absurdes” et pouvant servir à Moscou de prétexte pour une escalade.

S’exprimant lors d’un forum politique jeudi, le président russe a appelé à envoyer “au plus vite” une mission de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en Ukraine. Celle-ci compte mener cette semaine une “vérification indépendante”.

Enfin, Vladimir Poutine a estimé jeudi que le monde entrait dans sa décennie “la plus dangereuse” depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, inscrivant le conflit qu’il a lancé en Ukraine dans une lutte globale contre l’hégémonisme occidental.

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