La production argentine de blé revue à la baisse

Sous tension depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le marché des céréales doit en plus composer avec la sécheresse en Amérique du Sud, et notamment en Argentine. Septième exportateur de blé au niveau mondial, le pays a récemment revu à la baisse ses pronostics pour la récolte 2022/2023. En cause, une intense sécheresse qui affecte les rendements, et qui devrait se répercuter sur les volumes d’exportation.

C’est une sécheresse qui touche notamment la région pampéenne, c’est-à-dire le cœur productif de l’Argentine. À l’origine de cette situation, la persistance de « La Niña », ce phénomène climatique qui entraîne un déficit de précipitation dans l’hémisphère sud.

L’actuel épisode de sécheresse est entré dans sa troisième année consécutive, du jamais vu depuis le siècle dernier, selon l’Organisation météorologique mondiale. Résultat : la pluie se fait désirer, les nappes phréatiques sont au plus bas et la production de blé s’en ressent, d’autant plus qu’il faut ajouter à cela le gel qui s’est invité tardivement dans les champs argentins ces dernières semaines.

Depuis le mois de juin, la Bourse de commerce de Rosario n’en finit plus de revoir à la baisse ses pronostics pour la récolte 2022-2023. Alors qu’elle tablait sur 19 millions de tonnes en juillet dernier, le dernier rapport de l’institution prévoit une récolte de 15 millions de tonnes de blé, la plus mauvaise de ces sept dernières années.

5,5 millions de tonnes de moins qu’en 2021
Une production en berne, qui affecte mécaniquement les prévisions d’exportations. L’Argentine devrait vendre 9 millions de tonnes de blé cette année, soit cinq millions et demi de moins que l’an passé.

De quoi inquiéter les producteurs agricoles argentins, qui craignent la mise en place de nouvelles restrictions à l’exportation afin d’assurer l’approvisionnement en blé sur le marché domestique. Hypothèse écartée la semaine dernière par le secrétaire d’État argentin à l’Agriculture.

Reste que ces prévisions pessimistes arrivent dans un contexte international compliqué, marqué bien sûr par la guerre en Ukraine. Si la perspective d’une crise alimentaire mondiale avait été un temps éloignée par l’initiative céréalière de la mer Noire, elle pourrait refaire surface dans les prochaines semaines. En effet, cet accord signé en juillet par la Russie et l’Ukraine sous l’égide de l’ONU et de la Turquie arrive à échéance le 22 novembre prochain, et n’a à ce jour pas été renouvelé.

rfi

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