La conférence mondiale de l’ONU sur le climat s’est ouverte dimanche à Charm el-Cheikh en Egypte pour tenter de donner un nouveau souffle à la lutte contre le réchauffement climatique et ses impacts, pour lesquels les pays du Sud réclament des dédommagements financiers, un sujet épineux qui sera officiellement au menu des discussions.
“Mettons en œuvre ensemble (nos engagements), pour l’humanité et notre planète”, a lancé le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, qui préside la COP27, devant les délégués du monde entier. “Nous devons être clairs, aussi difficile que soit le moment actuel, l’inaction équivaut à de la myopie et ne peut que retarder la catastrophe climatique”, a affirmé de son côté le président sortant de la précédente COP à Glasgow, Alok Sharma.
Cette 27e conférence de l’ONU sur le climat (COP27), rassemble quelque 200 pays pour deux semaines, au chevet d’une planète frappée par les catastrophes: inondations historiques au Pakistan, canicules à répétition en Europe, ouragans, incendies, sécheresses… Des catastrophes pour lesquelles les pays du Sud réclament désormais des dédommagements financiers.
Cette question délicate des “pertes et dommages” a été officiellement ajoutée à l’ordre du jour des discussions à Charm el-Cheikh lors de la cérémonie d’ouverture, alors qu’elle ne devait jusqu’alors faire l’objet que d’un “dialogue”, prévu jusqu’en 2024.
“Cette inclusion à l’agenda reflète un sens de la solidarité et de l’empathie pour la souffrance des victimes des catastrophes causées par le climat”, a souligné Sameh Choukri. Le patron de l’ONU-Climat, Simon Stiell, a qualifié de “cruciale” cette question des pertes et dommages en ouverture de la conférence.
Chefs d’État et de gouvernement
Parmi les chefs d’État et de gouvernement qui feront le voyage jusqu’au bord de la mer Rouge figurent le président américain Joe Biden, de passage le 11 novembre, mais pas son homologue chinois Xi Jinping, récemment reconduit à la présidence de la République populaire. Les deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre avaient annoncé l’an dernier à Glasgow, lors de la COP26, un partenariat à long terme dans la lutte contre le changement climatique, mais les relations se sont passablement tendues depuis la visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi.
Le président français Emmanuel Macron fera le voyage vers Charm el-Cheikh, de même que le chancelier allemand Olaf Scholz. Le président fraîchement élu du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, a également été convié à la COP27 par la présidence égyptienne.
Ministres belges
Du 15 au 18 novembre, le segment dit « de haut niveau » verra les discussions de la première semaine monter au niveau ministériel. La Belgique sera représentée par la ministre fédérale du Climat, de l’Environnement et du Développement durable, Zakia Khattabi, par la ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, et la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib.
Du côté des Régions, la ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir, a renoncé à participer à la COP27, invoquant la situation des droits de l’homme en Égypte. Selon un tour de rôle convenu entre les ministres belges (fédéraux et régionaux), il incombait à Mme Demir de représenter la Belgique à cette COP27. Le ministre wallon du Climat, Philippe Henry, y représentera bien, quant à lui, la Wallonie.
Efforts insuffisants
Cette COP27 intervient alors que les efforts climatiques mondiaux sont largement insuffisants pour limiter le réchauffement bien en deçà de +2°C et si possible à +1,5°C comme l’ambitionne l’accord de Paris. Une kyrielle de rapports publiés en prélude à l’évènement annoncent, dans l’état actuel des choses, un réchauffement d’au moins +2,5°C au milieu du siècle alors qu’actuellement, avec une hausse moyenne du mercure estimée à +1,2°C, les effets du dérèglement climatique se font déjà ressentir de plein fouet. L’un des derniers exemples tragiques en date est sans doute les inondations qui ont coûté la vie à plus de 1.700 personnes au Pakistan. Au plus fort du déluge, environ un tiers du pays s’est retrouvé sous les eaux.
La conférence de Charm el-Chekih va également se dérouler dans un climat international particulièrement tendu, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les tensions extrêmes qu’elle a générées entre le régime de Vladimir Poutine et les pays occidentaux membres de l’Otan.
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