L’Union européenne et certains États membres vont verser plus d’un milliard d’euros pour aider l’Afrique à s’adapter au changement climatique, a annoncé mercredi la commission européenne lors de la COP27.
La dette climatique du Nord envers les pays du Sud, sujet majeur de la COP27 : l’Union européenne et certains quatre États membres – France, Allemagne, Pays-Bas et Danemark – vont verser ensemble plus d’un milliard d’euros pour aider l’Afrique à s’adapter au changement climatique, a annoncé mercredi 16 novembre le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans.
Cette initiative doit mobiliser des programmes d’adaptation nouveaux et existants, a précisé la Commission dans un communiqué, sans préciser quelle proportion était nouvelle.
Ces fonds doivent servir à collecter des données sur les risques climatiques, à renforcer des systèmes d’alerte précoce pour prévenir les populations d’une catastrophe imminente et aider à mobiliser la finance – y compris privée – sur la question climatique. Enfin, ils doivent renforcer des mécanismes d’assurance face aux risques inévitables, a détaillé Frans Timmermans.
Une partie de cet argent sera fléchée vers les pertes et préjudices déjà subis par le continent, a-t-il ajouté. Le financement des « pertes et dommages » subis par les pays du Sud face aux impacts du réchauffement est l’un des sujets qui divisent à la COP27.
L’Union européenne a précisé que 60 millions d’euros seront spécifiquement destinés à ces dommages déjà subis.
Une initiative chinoise rejetée par l’UE
Dans une autre déclaration, Frans Timmermans a rejeté une proposition du groupe du G77+Chine, qui représente plus de 130 pays émergents et pauvres, sur la création dès la COP27 d’un fonds financier spécifique pour compenser les dégâts.
Frans Timmermans a indiqué que l’UE ferait sa propre proposition, offrant de boucler des négociations sur le financement de ces « pertes et dommages » en un an et insistant pour que la Chine figure parmi les contributeurs.
La proposition du G77+Chine « part d’une situation d’il y a 30 ans, pas de 2022. Si vous gelez les choses à 1992, alors des pays qui ont aujourd’hui des moyens financiers énormes, qui ont eu une très forte croissance, seraient exonérés de contribuer au soutien aux plus vulnérables, je trouve ça inacceptable », a-t-il dit à des journalistes.
« Tout le monde devrait être dans le système sur la base de sa position actuelle », a-t-il insisté.
Alors que les « facilitateurs » sur ce dossier épineux ont proposé un cadre de négociations jusqu’en 2024, Frans Timmermans a proposé que les négociations puissent se conclure en 2023, lors de la prochaine COP, sans exclure à terme un fonds spécifique.
AFP