Twitter : spectre du dépérissement des médias traditionnels

Twitter va devoir fournir des informations complètes sur ce que le réseau social américain met en oeuvre en France pour lutter contre les discours haineux, a décidé jeudi la Cour d'appel de Paris, confirmant le jugement rendu en première instance, a-t-on appris de source judiciaire. /Photo d'archives/REUTERS/Stephen Lam

Avec ses messages limités à 140 caractères, le petit oiseau bleu s’est frayé un chemin depuis sa création en 2006. A l’inverse d’autres réseaux sociaux, Twitter est devenu une plateforme hybride d’un genre nouveau -voire inédit et destructeur-, à la croisée de la technologie, et la communication complique sa classification comme média digital ou réseau social. On estime à 350 millions, le nombre d’utilisateurs actifs mensuels de ce réseau social dans le monde. L’ancien Président américain, Donald Trump, fut son plus illustre utilisateur, et naïvement, le promoteur de Twitter.

Un fils du continent africain, Elon Musk, et un amoureux fou de l’Afrique, Jack Dorsey, en sont le concepteur et le repreneur.

Jack Dorsey -un ascète- est né en 1976 et a rapidement démontré un vif intérêt pour l’informatique. Le fondateur de Twitter séjourne régulièrement au Kenya, en Afrique du Sud, au Sénégal, mais adore Accra et le Joloff rice, le plat traditionnel du Sénégal. Passionné d’informatique et de réseau en ligne, le jeune J. Dorsey s’intéresse très tôt aux challenges de la communication à temps réel via le clavier. Dès l’âge de 15 ans, il travaille sur des logiciels dans les domaines du routage et du dispatching, notamment pour les taxis et les livreurs, qui sont toujours utilisés par les sociétés de taxis aujourd’hui. Ayant obtenu son diplôme après avoir abandonné les classes, il se lance dans plusieurs projets. Certains échouent alors que d’autres deviennent des références dans leurs industries comme Twitter ou Square. La fortune de Jack Dorsey est estimée à 12 milliards de dollars, le classant à la 418ème place dans la liste des milliardaires du monde, loin derrière Jeff Bezos, fondateur d’Amazone, et le repreneur de Twitter et natif d’Afrique du Sud, Elon Musk, qui est l’homme le plus riche de la planète.

Elon Musk a fait ses armes et fortunes initialement dans les micro-paiements électroniques avec Paypal, il n’a de respect que pour le défunt fondateur de la marque Apple, Steve Jobs. A 50 ans, l’entrepreneur en série est à la tête de Tesla, premier constructeur de véhicules électriques au monde, et de SpaceX, sa société spatiale qui doit aider la Nasa à envoyer des astronautes sur la lune d’ici 2025. Sa fortune est estimée par Forbes à environ 270 milliards de dollars –l’équivalent de la moitié du Pib de tous les pays d’Afrique au Sud du Sahara. Il partage avec ses 83 millions d’abonnés sur Twitter, sa vie et son travail. Il a racheté Twitter pour 44 milliards de dollars dans son désir de sauver l’humanité, l’environnement ou la démocratie, selon ses propos. Interviewé sur les raisons de l’acquisition Twitter, Elon Musk a évoqué un «risque pour la civilisation» si les utilisateurs perdaient confiance en la plateforme.

Twitter défie tous les médias traditionnels et remet en question tous les protocoles, normes et standards observés et enseignés dans la production et la diffusion de l’information. Twitter est devenu ce bourreau des medias qui n’arrivent plus à se positionner avec l’irruption des réseaux sociaux dans la course pour le lectorat et l’audience, d’où le spectre que représente que représentent Twitter et autres. Les «Trending topics» (Tt) de Twitter, ces sujets tendance qui, sous la forme de mots, de hashtags ou de phrases, sont tweetés et retweetés dans le monde entier et remplacent «la Une» des journaux.

Attention à la manipulation et la propagande
Grâce à Twitter, c’est l’auteur et son audience qui se font face, sans intermédiaire, pour vérifier ou analyser l’information. Les medias traditionnels, qui sont en ruine dans leur modèle d’exploitation, sont devenus des diffuseurs en ligne avec des contenus souvent passifs. Ils n’ont plus la primeur de l’information et les nouveaux supports numériques et digitaux ne leur laissent plus le temps de l’analyse et du traitement de l’information. Il faut nécessairement une refonte de tout l’arsenal de la régulation, avec l’avènement de ces nouveaux canaux de diffusion à temps réel.

Depuis une décennie, les médias sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) et leur usage accru au sein des médias traditionnels (télévision, radio, presse) ont un impact évident sur le journalisme traditionnel. Les médias sociaux comme Twitter apportent une forme d’interaction et une instantanéité nouvelle que les médias traditionnels n’arrivent pas à produire ; en plus, ils offrent une source d’information et des marqueurs de tendance.

C’est pourquoi beaucoup de professionnels des médias s’appuient régulièrement sur les médias sociaux dans leur travail. D’ailleurs, les technologies des médias sociaux sont de plus en plus intégrées aux contenus des médias traditionnels. Cette hybridation médiatique est en train de changer profondément la structure des médias de masse, la nature des auditoires et leur façon de consommer les médias.

BMFTV

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