Pâtes, écharpes et premiers prix : ces produits qui profitent de l’inflation

Des vêtements chauds, moins de viande et d’alcool, plus de féculents. Les Français s’adaptent à la flambée des prix.

Depuis l’été 2021, une inflation galopante touche l’Europe et le monde.

Si la France est relativement épargné par rapport à certains voisins, les habitudes de consommation de nombreux Français sont modifiées. Zoom sur des produits qui cartonnent et ceux auxquels les consommateurs renoncent.

• Pulls et doudounes profitent de la baisse du chauffage

Entre la nécessaire sobriété martelée par le gouvernement et la hausse des prix de l’énergie, les ménages se préparent à baisser le chauffage. « Malgré un automne qui n’est pour l’instant pas trop froid, ça joue sur les ventes d’écharpes, de pulls, de textiles permettant de maintenir la chaleur… », observe Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce, qui représente les professionnels de l’habillement.

La marque de doudounes Jott a ainsi assuré dans un communiqué que ses ventes avaient augmenté de 30% entre fin septembre et début octobre, un chiffre qu’elle qualifie d' »exceptionnel ». L’enseigne Damart a elle déclaré à l’AFP avoir enregistré une augmentation de 50% de ses ventes de sous-vêtements techniques Thermolactyl, « du jamais vu ».

Plus de pâtes, moins de viande

Dans les supermarchés, les chariots sont moins remplis selon les panélistes, en particulier pour les ménages les plus modestes. Beaucoup de Français privilégient « un plat unique familial » où la viande est remplacée par des œufs ou des féculents, observe Lydia Rabine, analyste pour l’institut d’études Kantar. 

Au premier semestre 2022, les Français ont consommé en moyenne 1,5 kg de viande rouge et environ un kilo de volaille de moins qu’à la même période l’an dernier, selon Kantar.

Son concurrent Nielsen observe aussi une baisse significative des ventes de produits frais en général, en particulier chez les familles. « Ce sont les produits qui coûtent le plus cher et ceux qui augmentent le plus », explique à l‘AFP l’analyste Nicolas Léger. 

En revanche, les pâtes, considérées comme un aliment économique, sont de plus en plus présentes à table (+1,5% de volumes vendus selon Nielsen). Cette hausse est néanmoins concentrée sur les marques distributeurs premier prix, selon le fabricant Panzani, qui note pour sa part une petite baisse des volumes vendus.

• Les marques distributeurs et « discounters » sollicités

Dans les supermarchés, les « marques distributeurs », créées par les enseignes et généralement moins chères, grappillent des parts de marché. Les ventes de leurs produits premiers prix sont « dynamiques », selon Lydia Rabine. Celles de leurs autres produits, plus hauts de gamme, connaissent aussi « une accélération », estime l’analyste. Même chose pour les enseignes « discount » comme Lidl ou Aldi, qui ont gagné, selon Kantar, 0,5 point de part de marché entre début septembre et début octobre, par rapport à la même période l’an dernier.

Hors supermarchés, le report des achats vers des marques premiers prix « profite plutôt à Kiabi et Gémo qu’à d’autres acteurs du secteur de l’habillement et c’est aussi vrai chez Action et Gifi », note Emmanuel Le Roch, délégué général de la fédération du commerce spécialisé Procos.

• Alcool et produits de beauté mis de côté

Les ménages « coupent en revanche sur les produits moins essentiels », constate Nicolas Léger, alors que les données Nielsen montrent une baisse des achats d’alcool et de produits d’hygiène et de beauté, particulièrement marquée chez les familles. Il relève que les familles ont tendance à « reporter leurs achats d’alcool vers des sodas sucrés » pour continuer à se faire plaisir à moindre coût.

actu.orange

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