Deux actrices iraniennes arrêtées pour avoir retiré leur hijab et avoir soutenu les manifestants

Hengameh Ghaziani et Katayoun Riahi, deux actrices iraniennes, ont été arrêtées dimanche, sur ordre du bureau du procureur général iranien, après avoir publiquement soutenu le mouvement de protestation contre le gouvernement iranien et être apparue sans le hijab, indique l’agence de presse Irna.

Peu de temps avant son arrestation, Hengameh Ghaziani s’était exprimée au sujet des manifestations en cours depuis le mois de septembre en Iran, dans une vidéo partagée sur Instagram où elle apparaît sans son hijab, dans ce qui semble être une rue commerçante. “Ceci est certainement ma dernière publication. S’il m’arrive quelque chose, sachez que je serai toujours avec le peuple iranien jusqu’à mon dernier souffle”, peut-on lire sous la vidéo.

Quant à Katayoun Riahi, elle était apparue tête découverte, dans une interview accordée à la chaîne de télévision Iran International TV, en septembre dernier. Le média basé à Londres est particulièrement méprisé par le régime iranien. Lors de son interview, elle avait exprimé sa solidarité pour les manifestants et réaffirmé sa vive opposition à l’obligation de porter le hijab.

378 personnes tuées dans les manifestations

Depuis le mois de septembre, l’Iran est en ébullition. Des émeutes ont éclaté après le décès de Mahsa Amini, 22 ans, qui avait été arrêtée par la police des mœurs pour ne pas avoir porté le voile en public. La jeune femme avait été emmenée au commissariat avant d’être transportée dans le coma à l’hôpital, où elle est finalement décédée le 16 septembre 2022. Très rapidement, la police iranienne a été mise en cause. Selon certains rapports, Mahsa Amini aurait été battue avec un bâton et sa tête aurait été cognée violemment contre un véhicule. Les forces de l’ordre iraniennes ont nié catégoriquement ces accusations.

Selon les autorités, Mahsa Amini aurait fait une crise cardiaque et cérébrale. Une information confirmée par un rapport de l’Organisation médico-légale iranienne, qui précisait, en octobre dernier: “La mort de Mahsa Amini n’a pas été causée par des coups portés à la tête et aux organes vitaux, mais est liée à une intervention chirurgicale pour une tumeur cérébrale à l’âge de huit ans.” Une affirmation qu’a immédiatement réfutée le père de la victime, Amjad Amini, indiquant que sa fille était “en parfaite santé”.

Une allégation à laquelle ne croit pas non plus une partie du peuple iranien, qui est très vite descendue dans les rues pour manifester son soutien à Mahsa Amini et pour marquer son opposition au gouvernement d’Ebrahim Raïssi. Selon l’ONG Iran Human Rights, 378 personnes, dont 47 enfants et 27 femmes, ont trouvé la mort lors des manifestations en Iran.

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