Dans son projet de loi, le ministère de l’Intérieur imagine le commissariat de demain équipé de robots d’accueil. Des expérimentations devraient être menées. Devra-t-on dialoguer avec un RoboCop pour déposer une plainte en 2030 ?
« La brigade et le commissariat de 2030 ne ressembleront en rien à ceux d’aujourd’hui, ce qui vaut en particulier pour les espaces d’accueil. […] Il s’agira de généraliser la prise de rendez‑vous en ligne, d’accentuer le déploiement de bornes d’accueil, la diffusion vidéo de contenus pour optimiser les temps d’attente. L’utilisation d’un robot d’accueil va même être expérimentée dans certains territoires. »
Voici le point 148 du projet de loi nº 343 d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur adopté par le Sénat. Alors que ce projet de loi est actuellement examiné par l’Assemblée nationale, ce point particulier sur la modernisation de l’accueil aux postes de police interpelle. Verra-t-on des RoboCops à l’accueil des commissariats en 2030 ?
Une formulation qui interroge
Ceux que le rapport appelle des robots d’accueil, seront chargés de prendre les plaintes liées aux vols sans violence selon les informations de BFMTV. À priori, l’image du robot humanoïde est à écarter. C’est en tout cas ce qu’il ressort des discussions sur ce point particulier lors de débats menés dès le 3 novembre à l’Assemblée nationale.
Deux élus RN et Nupes s’inquiétaient alors du côté déshumanisé d’une telle machine face à des victimes qui recherchent un lien humain et de la confiance. Le rapporteur leur avait alors répondu qu’il ne s’agirait pas de remplacer une chose par une autre, mais de compléter l’existant, c’est-à-dire le dépôt de plainte dématérialisé, ou les maisons France Services.
Il n’en reste pas moins que la formulation interroge, puisqu’elle reste très vague. En attendant, le ministère parle de réaliser des expérimentations en ce sens. Il pourrait, par exemple, simplement s’agir d’une borne d’accueil diffusant des informations personnalisées sur les droits des victimes en attente pour un dépôt de plainte en commissariat.
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