Ahmed Abdallah Sambi n’était pas devant la Cour de sûreté de l’Etat mardi à la reprise de son procès pour ‘’ Trahison ’’ ouvert la veille à Moroni, la capitale des Comores. L’ex-président comorien a décidé de boycotter l’audience. Il dénonce une procédure »biaisée ».
A l’image de leur client, les 5 avocats d’Ahmed Abdallah Sambi ont aussi adopté la politique de la chaise vide.
« Comment peut-on se baser sur un texte inexistant pour engager la responsabilité pénale de Sambi ? C’est pour cela que lui, lui-même, a considéré qu’un procès équitable, nonobstant ce que les collègues ont dit notamment sur la contestation, tous ces éléments réunis, font qu’il a considéré que les garanties d’un procès équitable n’étaient pas réunies et il a décidé de partir. », a déclaré Fahmi Said Ibrahim, avocat de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi.
L’avocat français Jean-Gilles Halimi y a accusé deux ministres d’avoir tenté d’extorquer un faux témoignage auprès d’un autre prévenu, l’homme d’affaires franco-syrien Bachar Kiwan.
« Compte tenu que le dossier d’instruction n’apporte aucune démonstration de la culpabilité de mon client, des ministres ont tenté de corrompre » un des accusés « afin qu’il vienne témoigner contre Sambi en échange d’une grâce », a affirmé Me Halimi, citant le ministre des Affaires étrangères Dhoihir Dhoulkamal et le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie.
L’homme d’affaires franco-syrien avait déjà publié la veille un communiqué affirmant que le gouvernement comorien lui avait proposé « un arrangement à l’amiable » contre son témoignage sur son rôle dans le scandale.
Ahmed Abdallah Sambi est jugé dans le cadre du scandale dit de la « citoyenneté économique », impliquant la vente de passeports comoriens à des apatrides des pays du Golfe. Il refuse de comparaître estimant que les dés sont pipés d’avance.
« Le président Sambi a décidé de ne pas continuer à participer au procès, parce qu’il a estimé que la Cour, telle qu’elle était constituée, ne garantissait en aucune façon un procès équitable. Nous en avons déjà eu plusieurs exemples hier à l’audience. Et dans ces conditions, il a estimé que se défendre devant ce tribunal, où la condamnation semblait acquise d’avance. »; explique Jan Fermon, avocat de l’ex-président comorien.
Le sexagénaire qui a dirigé les Comores de 2006 à 2011 sera fixé malgré tout sur son sort au plus tard jeudi.
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