Guinée – Absence de chronogramme de Transition acceptable : La Cedeao impose des sanctions graduelles

«Rappel pour consultations par les Etats membres de la Cedeao, de leurs ambassadeurs accrédités auprès de la République de Guinée, la suspension de toute assistance et transaction financière en faveur de la Guinée par les institutions financières de la Cedeao…» Telles sont, entre autres, les sanctions décidées par la Cedeao pour pousser les autorités guinéennes à proposer un chronogramme de Transition acceptable.

La situation en Guinée et au Mali était au cœur des échanges des chefs d’Etat de la Cedeao hier, lors du Sommet extraordinaire tenu à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’Onu. Concernant la Guinée, la conférence, qui a constaté que «des progrès insuffisants ont été réalisés en ce qui concerne l’établissement d’un chronogramme de transition acceptable», a décidé «d’imposer à la Guinée, des sanctions graduelles aux niveaux diplomatique, économique et financier». Dans ce cadre, il a été retenu : «Le rappel pour consultations par les Etats membres de la Cedeao, de leurs ambassadeurs accrédités auprès de la République de Guinée, la suspension de toute assistance et transaction financière en faveur de la Guinée par les institutions financières de la Cedeao, notamment la Bidc, des sanctions ciblées à l’encontre des personnes et groupes de personnes citées sur la liste figurant dans la décision Msc.A/Dec 4/09/2022, y compris les membres des autres institutions de la Transition et toute autre personne cherchant à empêcher le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée dans un délai raisonnable.» Dans le document de la Cedeao, il est ajouté que «ces sanctions comprennent : le gel des avoirs financiers, l’interdiction de voyager».

La Conférence des chefs d’Etat de la Cedeao a tenu à préciser les raisons de ces sanctions. «Ces sanctions ont été prises dans le souci de faciliter le processus de retour rapide à l’ordre constitutionnel en Guinée, une condition préalable à la paix, à la stabilité et au développement.» Ainsi, elle «engage toutes les institutions de la Communauté à prendre des mesures assurant l’application immédiate de ces sanctions». Dans la même veine, elle «appelle l’Union africaine, les Nations unies et les autres organisations partenaires, à soutenir l’application de ces sanctions et à continuer d’apporter leur soutien à la Guinée en vue de la réussite de la Transition politique». S’agissant des autorités de la Guinée, il leur est demandé «d’accepter dans un délai d’un mois, à compter du 22 septembre 2022, une durée de Transition raisonnable et acceptable par la Cedeao, sous peine de sanctions plus sévères».

Mali : Envoi d’une mission de haut niveau pour la libération des soldats ivoiriens
La conférence, qui s’est aussi prononcée sur la situation des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali, note «avec regret le maintien en incarcération des 46 soldats, malgré tous les efforts de médiation entrepris par la région». La Cedeao condamne avec fermeté «l’incarcération continue des soldats ivoiriens et dénonce le chantage exercé par les autorités maliennes dans cette affaire et demande la libération sans condition, des 46 soldats détenus au Mali». Face à cette situation, l’organisation a décidé de l’envoi «incessamment, d’une mission de haut niveau composée des chefs d’Etat du Ghana, du Sénégal et du Togo, à l’effet de la libération des soldats ivoiriens».

Par ailleurs, il a été salué «les initiatives diplomatiques entreprises par plusieurs chefs d’Etat de la Cedeao, qui ont conduit à la libération le 3 septembre 2022, de trois femmes soldats ivoiriennes».

lequotidien

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