Une fusée de SpaceX doit décoller mercredi avec à son bord un alunisseur construit par une entreprise japonaise, qui pourrait devenir le premier engin privé –et japonais– à atterrir sur la Lune.
Le décollage de la fusée Falcon 9 doit avoir lieu à 03H39 du matin mercredi (08H39 GMT) depuis Cap Canaveral en Floride. Une date de repli est prévue jeudi en cas de besoin.
Jusqu’ici, seuls les Etats-Unis, la Russie et la Chine ont réussi à faire atterrir des robots sur la Lune, située à environ 400.000 km de la Terre.
Cette mission de la société japonaise ispace est la première d’un programme baptisé Hakuto-R. L’alunisseur, qui mesure un peu plus de 2 mètres sur 2,5 mètres, doit atterrir autour du mois d’avril 2023 sur la face visible de la Lune, dans le cratère Atlas, selon un communiqué de l’entreprise.
L’alunisseur, qui n’est pas conçu pour un équipage humain, transporte un petit rover de 10 kilos, nommé Rashid, et construit par les Emirats arabes unis. Ce pays est un nouveau venu dans la course spatiale, et tente de s’y imposer ces dernières années. En cas de succès, il s’agira de la première mission lunaire pour un pays arabe.
« Nous avons tant accompli en six petites années, depuis que nous avons commencé à conceptualiser ce projet en 2016 », a déclaré dans un communiqué le PDG d’ispace, Takeshi Hakamada.
Le projet Hakuto de cette entreprise était l’un des cinq finalistes de la compétition internationale Google Lunar XPrize, qui s’était achevée sans vainqueur, aucune compagnie n’ayant réussi à faire alunir un robot avant la date fixée (2018). Mais certains projets n’ont pas été abandonnés.
Un autre finaliste, de l’organisation israélienne SpaceIL, avait échoué en avril 2019 à devenir la première mission au financement privé à réussir l’exploit. L’alunisseur s’était écrasé sur la surface en tentant d’atterrir.
Ispace, qui compte seulement quelque 200 employés, entend pour sa part mettre en place « un service de transport vers la Lune fréquent et à bas coût ».
La société japonaise souhaite également contribuer au programme Artémis de la Nasa, dont la première mission non habitée est actuellement en cours. L’agence spatiale américaine entend développer l’économie lunaire en construisant dans les années qui viennent une station spatiale en orbite autour de la Lune, et une base à sa surface.
Elle a décerné des contrats à plusieurs entreprises pour développer des alunisseurs permettant de transporter des expériences scientifiques jusqu’à la Lune. Parmi elles, les sociétés américaines Astrobotic et Intuitive Machines devraient décoller en 2023, et pourraient arriver à destination avant ispace en empruntant une route plus directe, selon la presse spécialisée.
AFP