L’un des plus grands trésors d’or celte jamais retrouvés a été dérobé en Allemagne

Le trésor de Manching est un témoignage inestimable de l’histoire des Celtes. Sa disparition est une perte considérable.

Trésor d’or celtique de Manching
LE TRÉSOR CELTE DE L’OPPIDUM DE MANCHING SE COMPOSE DE 483 PIÈCES D’OR, D’UNE GROSSE PÉPITE D’OR FONDU ET DE TROIS ANNEAUX DE BRONZE.

Mardi 22 novembre 2022 au petit matin, des inconnus se sont introduits dans le musée celte romain de la ville de Manching, en Bavière (Allemagne), pour y dérober un trésor de pièces d’or celtiques datant du début du 1er siècle avant notre ère. Ces dernières années, deux autres vols spectaculaires ont eu lieu dans des musées allemands, à Berlin et à Dresde, montrant combien les objets patrimoniaux peuvent être convoités, sans doute pour leur valeur commerciale, ou éventuellement pour des « collectionneurs ». Mais ces objets qui font partie des collections muséales et sont exposés au public pour l’enrichissement de tous ne se résument pas à leur équivalent monétaire ; le trésor de Manching représente ainsi un document majeur de l’histoire européenne. C’est donc un bien commun qui a été impunément volé, un bien dont il est important de mesurer l’ampleur de la perte.

L’un des plus grands trésors d’or celte jamais retrouvés a été dérobé en Allemagne
On appelle « trésor de Manching » un dépôt comprenant 483 pièces d’or, une grosse pépite d’or fondu et trois anneaux de bronze, découvert en 1999 sur le site archéologique de l’oppidum celte de Manching, en Bavière. Les trois anneaux de bronze servaient très certainement à fermer un sac en tissu ou en cuir contenant les pièces. La pépite d’or fondu, qui pèse un peu plus de 200 grammes, est en outre limée sur les bords, ce qui pourrait signifier qu’elle constituait un étalon – sa masse équivaut en effet à celle de 30 pièces.

Alors que la monnaie celtique généralement retrouvée dans le sud de la Bavière adopte le plus souvent la forme de pièces lisses et bombées, de type « petit bol d’arc-en-ciel » (Regenbogenschüsselchen), celles de Manching sont des statères provenant de Bohême. Pesant entre 7 et 7,5 grammes, elles sont à la fois plus grandes et faites d’un alliage de meilleure qualité que les pièces en forme de « bol d’arc-en-ciel ». Leur valeur est donc bien plus élevée, ce qui implique que le trésor de Manching constitue « la plus grande découverte d’or celte du 20e siècle », selon le département de numismatique de la Collection archéologique nationale de Munich. Qui plus est, leur origine démontre que les colonies celtes de Bavière (les Vendéliques) et celles de Bohême (les Boïens) entretenaient des relations étroites. Les Boïens étaient particulièrement riches en or, qu’ils extrayaient de mines ou qu’ils orpaillaient des rivières.

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