Que sait-on de la composition chimique de l’eau du robinet ? C’est notre question de lecteur de la semaine.
L’eau, indispensable à notre santé
Bien sûr, l’eau est indispensable à notre santé. Et pour cause, elle constitue 60 % de notre corps. Elle est essentielle pour maintenir sa température, assurer la bonne circulation du sang, l’oxygénation des cellules et l’élimination des déchets. Mais nous en perdons aussi une partie – entre 2 et 2,5 litres – au cours de la journée. Une perte qu’il faut compenser par des apports, contenus dans l’alimentation (environ 1 litre) ou sous forme de boissons (1,5 litre).
L’eau du robinet, une boisson qui apporte sels minéraux et oligoéléments
62 % de l’eau potable provient de ressources souterraines (source ou nappe profonde) et 38 % d’eaux de surface (fleuves, rivières, lacs). Depuis son captage jusqu’au consommateur, elle fait l’objet d’un contrôle sanitaire régulier (18 millions d’analyses chaque année en France) et doit répondre à près de 70 critères de qualité, parmi lesquels la saveur, l’absence de substances toxiques (plomb, arsenic…), de germes pathogènes, etc.
L’eau potable apporte aussi des sels minéraux et des oligoéléments (substances minérales formées naturellement dans les roches et présentes en très faibles quantités dans l’organisme) dont elle s’est chargée au contact des sols et des roches : du calcium et du magnésium sous forme de carbonates, du fluor (dont la teneur est limitée à 1,5 mg/l car un apport excessif peut provoquer une fluorose, une altération des dents et des os).
Pas totalement exempte de pesticides
En 2018, 90,6 % de la population a été alimentée en permanence par de l’eau respectant les limites de qualité réglementaires pour les pesticides (0,1 microgramme par litre et par molécule au maximum). Ce qui signifie que près d’un Français sur dix consomme – parfois temporairement – une eau dépassant ces seuils. Après avoir décortiqué les analyses effectuées en 2019 par les agences régionales de santé (ARS), qui contrôlent la qualité de l’eau du robinet, l’association environnementale Générations futures a pointé du doigt la présence de molécules cancérogènes mutagènes reprotoxiques (CMR) et des perturbateurs endocriniens. Or, ces molécules peuvent agir à très faibles doses et produire un effet même quand leur quantité ne dépasse pas la limite légale, craint l’association.
Sans compter que dans certaines régions françaises (Bretagne, Centre-Val de Loire, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine), les eaux des réseaux de distribution dépassent la norme de 50 milligrammes par litre (mg/l) de nitrates et ne doivent être bues ni par les femmes enceintes ni par les nourrissons.
Aucun microplastique dans l’eau du robinet
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