« Quand on dit le vrai, quand on agit pour le bien, on se relève toujours »: près de 4.000 personnes ont répondu à l’appel d’Éric Zemmour samedi à Paris pour le premier anniversaire de Reconquête, en quête de rebond après ses échecs aux élections.
« Que de combats gagnés… idéologiques ». Le président des jeunes de « Génération Z », Stanislas Rigault, chauffe la salle du Palais des Sports. Olivier Ubéda, le metteur en scène des meetings, offre sa « playlist des meilleurs titres de la présidentielle ». La salle toute tricolore retrouve un peu de sa fièvre de la campagne en attendant le discours du fondateur qui, promis, aura conclu avant le match de l’équipe de France de football.
« Un ami m’a dit tout à l’heure: tu ne t’en rends plus vraiment compte, mais voir ainsi 4.000 Français réunis un dimanche de Coupe du monde, en pleine grève SNCF, à 6 degrés dehors et hors campagne électorale, je ne sais pas qui d’autre que vous peut faire ça », se lance Eric Zemmour.
L’ancien journaliste du Figaro, 7,07% à la présidentielle après avoir dépassé 18% dans les sondages, revient sur son échec. Cette élection, « c’était David contre Goliath ».
Oui, il lui arrive de « douter ». Mais la bataille idéologique, à l’écouter, serait, elle, bien engagée: « qui ignore aujourd’hui ce qu’est le grand remplacement ? »
Après les 13.000 personnes du meeting fondateur de Villepinte fin 2021, après la déception de l’élection-reine, Reconquête s’est cassé le dents sur les législatives: zéro député, et le président-fondateur congédié dès le premier tour à Saint-Tropez, quand Marine Le Pen et le Rassemblement national effectuaient une percée historique à l’Assemblée.
Le parti de 130.000 militants et 500 élus revendiqués, dont le sénateur marseillais Stéphane Ravier, a depuis traversé quelques turbulences. Des figures se sont éloignées. Le mentor de Vendée, Philippe de Villiers, n’est pas présent Porte de Versailles. Mais la stratégie pour la suite est prête.
Fioul et diesel
« Ne nous contentons pas de nous congratuler en nous disant que nous sommes les meilleurs. Travaillons », édicte Eric Zemmour, dont le premier axe sera de « tenir un discours qui parle à toute la droite ». Et cet électeur de droite, « il peut lire des livres ou aimer les chats, peu importe », sourit-il devant une salle hilare de cette pique adressée à Marine le Pen.
Le patron de Reconquête n’a quasiment pas évoqué Les Républicains (LR), qui élisent pourtant un nouveau président dimanche. Le parti n’entend pas moins « être le fer de lance » de l’union aux prochaines élections, a rappelé la vice-présidente Marion Maréchal, qui réfléchit d’ores et déjà aux européennes.
A droite toute, donc. Car « là où beaucoup hésitent, nous indiquons la boussole sans hésitation », explique M. Zemmour.
Et notamment, faute d’existence parlementaire, en se saisissant des faits divers. Manifestation contre l’Ocean Viking et ses migrants accueillis à Toulon, conspué par la salle; hommage à Samuel Paty; rassemblement après le meurtre de la petite Lola: Reconquête, explique son fondateur, entend « refuser l’invisibilisation des crimes », car « la majorité des faits divers sont en réalité des francocides ».
La faute à la « violence dans notre société », dont le « premier moteur » est « l’hétérogénéité ethnique ». « Plus une société est hétérogène ethniquement, plus elle est violente », a développé M. Zemmour.
Un état d’esprit précédemment résumé par l’un de ses vice-présidents, Guillaume Peltier: « je suis Français et je suis patriote. Je suis même un homme et un père. Je suis blanc. Je suis chrétien, je suis hétérosexuel. Je vis dans la France rurale, je roule au diesel et je me chauffe au fioul. Et pour tout cela, je n’ai aucune intention de demander pardon ».
AFP