En Chine, un hommage national a été rendu ce mardi à Jiang Zemin, mort la semaine dernière à l’âge de 96 ans. Dans tout le pays, trois minutes de silence ont été observées et des sirènes ont retenti pour commémorer l’ancien président chinois.
Les sirènes de défense aériennes ont retenti à 10 h précises ce mardi matin dans la capitale chinoise comme dans toute la Chine. Drapeaux en bernes, trois minutes de silence ont été observées dans les écoles restées ouvertes par temps de Covid et dans les entreprises publiques. Les cours des bourses chinoises ont été suspendus et une cérémonie d’hommage s’est tenue au Grand Palais du Peuple à Pékin.
« Perte incalculable pour le parti »
« Nous aimons et nous nous souvenons du camarade Jiang Zemin, parce qu’il a consacré sa vie et son énergie au peuple chinois, luttant pour l’indépendance nationale et conduisant à la prospérité du pays », a déclaré Xi Jinping devant des cadres du parti et de l’armée, fleur blanche à la boutonnière, debout face à l’immense portrait de l’ancien chef de l’État, entouré par des couronnes de fleurs blanches. Blancs également les grands caractères sur fond noir des bannières célébrant l’héritage du « noyau de la troisième génération de dirigeants du Parti et principal fondateur de la pensée des ‘trois représentations’ », qui a fait entrer la Chine dans l’OMC.
« La mort du camarade Jiang Zemin est une perte incalculable », écrit le Quotidien du Peuple ce matin. L’organe du PCC qualifie celui qui a dirigé la Chine de 1993 et 2003 de « grand marxiste, de grand révolutionnaire prolétarien, de combattant communiste éprouvé, de dirigeant exceptionnel de la grande cause du socialisme aux caractéristiques chinoises ». Il rappelle aussi « qu’à la fin des années 80 et au début des années 90, de graves troubles politiques se sont produits dans le pays et à l’étranger et le développement du socialisme a été confronté à des difficultés et des pressions sans précédents ».
« Situation compliquée à l’intérieur et à l’extérieur »
L’ancien secrétaire général du parti communiste chinois a été confronté à « une situation très compliquée à l’intérieur et à l’extérieur et à l’épreuve des graves rebondissements du socialisme mondial », souligne encore l’agence Chine Nouvelle. Une vie au service du socialisme aux caractéristiques chinoise dans les temps troublés du « Printemps de Pékin » et de la chute de l’URSS et clin d’œil aux difficultés du moment : la confrontation avec les Etats-Unis à l’extérieur, les manifestations en Chine contre la politique zéro-Covid la semaine dernière et les tensions à l’intérieur du parti.
Hier lundi, lors de l’inhumation de l’ancien chef de l’État au cimetière révolutionnaire de Babaoshan à Pékin, la figure de son successeur Hu Jintao est revenue sur la photo officielle. On ne l’avait pas revu depuis sa sortie du 20ème Congrès du PCC le mois dernier.
Mais ce matin, place au présent, l’image des funérailles a été recadrée autour de l’actuel chef de l’État.
rfi