Le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a livré la position des USA sur la guerre en Ukraine, dans le sillage de la visite à Washington du président français Emmanuel Macron. Il a accordé une interview à France 2. Voici l’intégralité de cet entretien.
QUESTION : Bonjour, Antony Blinken.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Bonjour.
QUESTION : Monsieur le secrétaire d’État merci d’accorder un peu de votre temps que je sais très précieux pour Télématin et pour les spectateurs de France 2. Merci aussi de faire cette interview en français, qui est une langue que vous maitrisez parfaitement. Vous avez vécu de nombreuses années d’ailleurs à Paris.
Emmanuel Macron est en visite d’État ici aux États-Unis, une visite d’État chaleureuse. Pourtant, si on regarde dans le rétroviseur ces vingt dernières années, les relations entre nos deux pays n’ont pas toujours été très simples. Il y a eu des désaccords sur l’Iraq, il y a eu des désaccords sur la Syrie, sur l’urgence climatique du temps de Donald Trump, sur les contrats de sous-marins australiens que vous avez un peu chipés l’an dernier, il faut bien le dire. Comment, aujourd’hui, Monsieur le secrétaire d’État vous qualifierez les relations entre nos deux pays ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Très franchement, excellentes. Et c’est surtout parce qu’on ne regarde pas dans le rétroviseur. On regarde droit en avant, et nous constatons tous les deux que nous avons un intérêt profond à faire ce qu’on a fait depuis des années, c’est-à-dire travailler ensemble sur les dossiers qui ont un impact sur la vie de nos citoyens.
Ni la France ni les États-Unis n’ont la capacité, seuls, d’agir avec efficacité sur ces dossiers, que ce soit le climat, que ce soit la santé mondiale, que ce soient toutes les nouvelles technologies, les investissements nécessaires dans l’infrastructure… À tous ces niveaux, nous avons tous les deux la nécessité de faire un travail en commun.
QUESTION : Il y a quand même un petit sujet qui fâche sur l’économie en ce moment. On dit que vous êtes très protectionnistes, et Emmanuel Macron a dit : c’est un choix qui risque de fragmenter l’Occident. Il y a un moyen de négocier là-dessus ou pas ? Sur cet acte sur l’inflation.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Il y a eu une très bonne conversation entre les deux présidents aujourd’hui sur ce dossier. Nous avons les mêmes buts. Nous voulons tous les deux faire face au défi du climat. Pour cela, entre autres, il faut, investir dans les nouvelles technologies et dans l’énergie qui est favorable à gérer ce défi. Nous voulons le faire de façon à ce que ça crée des emplois, mais pas seulement des emplois…
QUESTION : Oui mais vous, vous avez envie de créer des emplois aux États-Unis et attirer tout le monde aux États-Unis
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Justement, nous sommes d’accord sur l’idée qu’il faut le faire en faisant en sorte que oui, des emplois ici, mais aussi des emplois en Europe, des emplois ici, mais pas aux dépens de ce qui se passe en Europe. Et justement les deux présidents se sont mis d’accord pour qu’on fasse un travail avec l’Union européenne pour bien synchroniser nos approches.
QUESTION : Nos deux pays, la France et les États-Unis, sont très impliqués dans la guerre en Ukraine face à l’agression russe. Vous avez encore annoncé cette semaine une aide américaine de 400 millions de dollars aux Ukrainiens. Ça fait plus de neuf mois maintenant que cette guerre a commencé. Est-ce que vous en voyez une issue, Antony Blinken ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Je voudrais bien, mais ça dépend entièrement des décisions prises par Moscou, par le président Poutine. Cette guerre pourrait s’arrêter demain si Poutine arrête. Dans un sens, c’est très simple : qu’il arrête ce qu’il a commencé. Mais, faute à ça, ce qu’il faut, les deux présidents sont entièrement d’accord, c’est de continuer notre soutien pour l’Ukraine, pour le peuple ukrainien, à la fois au niveau de la sécurité économique et humanitaire.
Mais évidemment, en ce moment, qu’est-ce que fait Poutine ? Même en déclarant parfois qu’il est prêt à la diplomatie, il attaque l’infrastructure civile en Ukraine.
QUESTION : Il joue la carte du froid.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Il joue la carte du froid. Il utilise l’hiver comme armement.
QUESTION : Pour autant, Antony Blinken, est-ce que vous considérez qu’il est temps que Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky se parlent ? Est-ce que ce temps-là est venu ? Est-ce que le temps du dialogue et de la conversation directe est venu selon vous ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Si on voyait de la part de Poutine un sérieux pour la diplomatie, pour le dialogue, oui. Le problème, il fait tout le contraire. Il insiste maintenant pour pousser les choses.
QUESTION : Donc le dialogue est impossible aujourd’hui ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : S’il y a un sérieux du côté russe, le dialogue est toujours possible. On est toujours ouvert à ça. Zelensky, le président Zelensky, a dit clairement que, en fin de partie, il va falloir une négociation, une diplomatie. Nous pensons exactement la même chose. D’ailleurs, le président Zelensky a avancé un plan pour justement mener à une fin de guerre. Pour l’instant, Poutine n’est pas de la partie. Ça dépend de lui.
QUESTION : Vous avez encore des contacts ? Vous avez des contacts, vous, avec la Russie et avec les Russes, qui ne sont pas forcément officiels ? Mais ça se parle encore ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Oui, nous avons des contacts, nous avons des contacts, surtout s’il y a des moments importants où il faut qu’on se parle. Par exemple, on a eu un contact avec la Russie parce qu’une crainte qu’ils utilisent éventuellement une arme nucléaire, ce qui serait catastrophique pour…
QUESTION : C’est une vraie crainte pour vous aujourd’hui, ça ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : C’est une crainte. Je ne dirais pas… On n’a pas vu un mouvement spécifique là-dessus, mais c’est quand même une crainte dans une urgence pour eux, justement.
QUESTION : Vous ne l’excluez pas, en tout cas ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : On ne l’exclut pas, mais surtout, c’est non seulement nous, vous avez même Xi Jinping, le président chinois, qui a fait des déclarations là-dessus. D’autres leaders qui ont fait, qui ont dit très clairement à Poutine : n’allez pas là.
QUESTION : Vous redoutez que tout cela débouche sur un troisième conflit mondial ou on joue à faire peur ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Non, pour le président Biden, c’est essentiel qu’on évite d’élargir le conflit. Au contraire, on veut le conclure, mais surtout ne pas l’élargir. On ne veut pas de guerre avec la Russie. On ne veut surtout pas de troisième guerre mondiale. Ce n’est pas du tout ce que nous recherchons. Par contre, ce qu’il faut c’est, pour qu’il y ait une paix, il faut que ce soit non seulement sur le papier, la paix, mais il faut que ça soit juste, et donc avec les principes de charte de l’ONU, et il faut que ça soit durable parce que, dans un sens, pas la peine de faire une fausse paix qui sera rejetée très rapidement, et la Russie repart en guerre. Ce qu’il faut éviter, par exemple, c’est l’idée qu’on gèle les choses en place. La Russie dans ce contexte ne va jamais négocier les territoires qui sont pris par la force.
QUESTION : C’est quoi, la portée ? On doit revenir aux frontières de l’Ukraine d’avant le 24 février ou même la Crimée ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : C’est la décision de l’Ukraine.
QUESTION : D’accord.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Nous ne faisons pas de décisions pour l’Ukraine. Nous allons soutenir les décisions de l’Ukraine.
QUESTION : Imaginons, Antony Blinken, que cette guerre s’arrête enfin demain. Est-ce que Vladimir Poutine redeviendrait mécaniquement, automatiquement un interlocuteur pour les États-Unis ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Euh, vraiment, je ne peux pas partir sur des hypothèses. Ce qu’il a fait est très difficile à digérer pour tout le monde. Le plus important maintenant, c’est de mettre fin à cette guerre, mais de façon juste et durable. Après, nous verrons.
QUESTION : Est-ce que vous craignez que l’après-Poutine soit encore pire que Poutine ? Je pense notamment à Evgueni Prigojine, le redoutable fondateur de la milice Wagner. Est-ce que ça vous inquiète ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Vous savez que… pour nous… Ce qui est important, ce n’est pas les personnalités, c’est la politique que suivra la Russie. Donc, avoir, vous savez… Et le président Biden l’a dit tout à l’heure, le président Poutine a très mal calculé en ce qui concerne l’Ukraine. Tout ce qu’il a essayé d’éviter, il l’a précipité. L’Ouest, nous ne sommes pas divisés. Au contraire, nous sommes solidaires et unifiés. L’Ukraine est plus solidaire que jamais. Ce que nous voyons en Russie est catastrophique pour la Russie. Il y a plus d’un million de Russes qui sont partis. Ce qui est peut-être bon pour Poutine parce que c’est justement les gens qui seraient peut-être opposés à lui, mais c’est catastrophique pour la Russie et pour son avenir.
QUESTION : Ça remue aussi en Chine avec des manifestations en réaction à la politique autoritaire de Xi Jinping sous couvert de lutte contre le Covid. Est-ce que ça vous réjouit au nom des valeurs de la démocratie ou est-ce que ça vous inquiète ce qui se passe en Chine ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Vous savez, le fait que les gens manifestent, qu’ils essaient d’exprimer leurs frustrations, évidemment, nous soutenons ça, que ce soit en Chine, que ce soit en Iran, que ce soit où vous voulez.
QUESTION : Vous soutenez les manifestants.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Nous soutenons leur liberté de s’exprimer et de montrer leurs frustrations. En même temps, qu’il y ait une crise, un problème avec le Covid en Chine, on ne se réjouit pas du tout. Au contraire, pour nous, ce serait une très bonne chose que la Chine trouve le moyen de gérer ce problème, à la fois pour le peuple chinois, mais aussi pour tout le monde.
QUESTION : Mais est-ce que vous pensez que ces mouvements d’humeur, ces manifestations auxquelles on n’est pas habitués, encore une fois, en Chine, peuvent faire vaciller le régime ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Je ne peux pas faire de pronostic. Est-ce que… Pour nous, ce que nous souhaitons, c’est quels sont les désirs du peuple chinois et est-ce qu’ils ont la capacité d’exprimer leurs désirs ? Est-ce que le système politique a la capacité de réagir pour faire suite aux désirs du peuple chinois ?
QUESTION : Vous pourriez soutenir les désirs du peuple chinois ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Évidemment. Mais ce qu’il faut voir, c’est quel est le chemin que prendra la Chine face au Covid, et nous voulons que la Chine ait un succès parce que c’est mauvais non seulement pour le peuple chinois, mais c’est mauvais pour tout le monde. L’économie mondiale… Il y a des conséquences pour l’économie mondiale quand la Chine se referme.
QUESTION : Vous avez un voyage prévu là-bas au mois de janvier, dans un mois. Il est maintenu, ce voyage ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Oui, nous allons en Chine en début d’année. Que ce soit en janvier ou en février, on n’est pas encore sûrs, mais c’est suite à la conversation qu’a eue le président Biden avec le président Xi Jinping au G20, il y a quelques semaines.
QUESTION : Et puis, il y a l’Iran qui se révolte aussi depuis quelques semaines, depuis la mort en septembre de Mahsa Amini, cette jeune femme arrêtée par la police des mœurs, qui a finalement été tuée. Les hommes commencent à se joindre à des mouvements de protestation là-bas. Et puis, il y a eu cette image que vous avez forcément vue, de l’équipe de foot d’Iran qui a refusé de chanter l’hymne iranien lors du premier match, en soutien aux manifestants. Qu’est-ce qu’elle vous inspire cette image, Antony Blinken ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Je suis inspiré surtout par le fait que nous voyons effectivement depuis la mort de Mahsa Amini cette extraordinaire manifestation justement de la volonté du peuple iranien de s’exprimer, menée par les femmes, menée par les jeunes. Cela aussi, c’est quelque chose que nous soutenons.
Mais il faut être très clair là-dessus. Le sujet, ce n’est pas nous, les États-Unis. Ce n’est pas l’Ouest. Ce n’est pas la France, le sujet. C’est le peuple iranien et c’est leur désir à eux aussi de pouvoir s’exprimer librement et là, c’est quelque chose que nous soutenons. Par ailleurs, nous essayons de…
QUESTION : Est-ce que vous diriez, pardon, que l’Iran, le régime iranien, est une menace pour le monde et pour l’équilibre du monde aujourd’hui ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Ce que nous voyons, à la fois dans la région même et puis même au-delà, parce que nous voyons par exemple [inaudible] d’armements à la Russie pour l’agression en Ukraine…
QUESTION : L’Iran soutient la Russie.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : L’Iran non seulement soutient, mais soutient avec des drones qui sont en train maintenant, actuellement, de tuer des civils ukrainiens et d’essayer de détruire leur infrastructure. Donc, c’est une menace dans ce sens. C’est une menace dans la région, soutenant des groupes terroristes, soutenant des groupes qui déstabilisent des pays. Donc, je crois que là aussi, la France et les États-Unis sont tout à fait d’accord sur la nécessité de faire face à ce défi, mais évidemment…
QUESTION : Il pourrait y avoir une réponse commune un jour ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Il y a des déjà des réponses communes. Nous avons travaillé ensemble, nous le faisons toujours, sur le dossier nucléaire. Nous sommes en accord total.
QUESTION : Une réponse militaire ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Et nous travaillons aussi sur comment faire face justement au défi de sécurité que pose l’Iran.
QUESTION : Tous ces gens, ces populations, les Iraniens, les Chinois, on pourrait rajouter ceux qui se battent pour la défense des droits de l’homme au Qatar, ils ont besoin des réseaux sociaux pour s’exprimer. Est-ce que le Twitter d’Elon Musk vous convient ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Il faut voir ce qui se passe dans les faits. Encore une fois, ce n’est pas une question de personnalités, mais de…
QUESTION : On commence à le voir ce qui se passe dans les faits…
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : On verra dans les semaines et les mois à venir. C’est une plateforme évidemment très importante à travers le monde. Nous espérons évidemment que cette plateforme soit un espace là aussi où les gens peuvent s’exprimer mais pas avec la fausse information, la désinformation.
QUESTION : Il devra appliquer les règles européennes sur la modération des contenus, sinon Twitter pourrait même être interdit en Europe. C’est ce qu’a dit la Commission européenne aujourd’hui. Vous êtes sur cette même ligne ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Pour nous, c’est important de faire le maximum pour maintenir le libre-échange d’expression et d’information. C’est le premier amendement, donc nous prenons ça très au sérieux, mais il faut faire face également à ce problème que nous avons tous les deux : comment gérer les espaces où la fausse information gagne la partie.
QUESTION : Vous avez deux comptes Twitter, un, votre compte de secrétaire d’État et votre compte personnel.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Oui.
QUESTION : Vous allez payer les 8 euros d’abonnement ou pas ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : (Rit) Je vais demander à mon équipe s’ils ont payé pour… euh… avec le département d’État. A voir. On va voir comment ça se…
QUESTION : C’est pas sur encore ? C’est pas encore acquis.
QUESTION : On va rester aux États-Unis. Comment va vraiment votre président Joe Biden ? Parce que certains s’inquiètent de le voir fatigué, parfois un peu absent, un peu déconnecté. Il y a un sujet d’inquiétude, là, ou pas ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : (Rit) Moi, j’ai beaucoup de mal à le suivre parce qu’il est toujours dix pas devant moi, à la fois carrément au niveau physique, mais aussi au niveau des idées. C’est quelqu’un qui a non seulement… euh… comment dire… énormément d’énergie physique, mais aussi énormément d’énergie intellectuelle.
QUESTION : Donc, vous n’êtes pas inquiet.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Du tout, au contraire. Ma seule inquiétude, c’est pouvoir moi-même le suivre.
QUESTION : Alors, justement. Vous, parlons de vous. Vous avez 60 ans. Vous êtes jeune.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Oui.
QUESTION : Ça fait plus de vingt ans que vous occupez tous les postes les plus stratégiques aux États-Unis. Est-ce qu’en vous rasant le matin, vous avez la référence j’imagine, en vous rasant le matin, il vous arrive de penser à la présidence des États-Unis ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : (Rit) Ah, du tout !
QUESTION : Jamais ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Non. Vous savez, j’ai une chance inouïe de pouvoir faire ce travail.
QUESTION : Oui.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : J’ai passé presque 30 ans justement dans la politique étrangère. Donc, pouvoir avoir l’opportunité pour quelques années de faire ce travail, et surtout ici au département d’État où j’ai commencé, il y a presque 30 ans, pour moi, c’est vraiment tout ce que j’aurais pu vouloir.
QUESTION : On arrive à la fin de cet entretien, Antony Blinken. Vu d’Europe, on a parfois l’impression qu’on est à la fin d’un monde, avec les guerres dont on a parlé, l’alerte environnementale qui semble de plus en plus irréversible, avec le recul des droits fondamentaux qui vous concerne aussi, vous, avec le recul du droit à l’IVG. Comment réussissez-vous à rester optimiste ? Comment réussissez-vous à garder la foi ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : C’est vrai que c’est une période, un point d’inflexion, où le monde que nous avons connu, le monde de l’après-guerre froide, c’est fini. Et il y a une compétition pour définir qui va suivre et qu’est-ce qui va suivre.
QUESTION : Vous êtes inquiet pour vos enfants ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Ce qui me donne l’espoir, je vais vous le dire, c’est justement ce qui s’est passé aujourd’hui avec la France, avec nos alliés, parce que le défi pour le président Biden, c’était de renouer nos alliances, de donner de l’énergie à nos partenariats justement parce qu’on est convaincus que sur tous ces dossiers importants, on a besoin d’un travail en commun, on a besoin de trouver une coopération et puis on a besoin de démontrer que les démocraties peuvent donner des résultats. Justement, c’est ce que nous faisons avec la France.
QUESTION : Ma toute dernière question, on revient au football, à la Coupe du monde.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : (Rit)
QUESTION : Vous avez une double culture, américaine et aussi française. En vrai, vous soutenez qui ? Les États-Unis ou les Bleus ?
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Je soutiens l’équipe des États-Unis mais…
QUESTION : Ah !
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Si l’équipe des États-Unis n’arrive pas à son but, et si la France y est toujours, Allez les Bleus !
QUESTION : Ah, très bien ! Merci beaucoup, Antony Blinken, en tout cas, de nous avoir accordé un petit peu de votre temps pour les 4V. Merci.
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Merci à vous.
igfm