Pour l’institution de Bretton Woods, l’industrie du tourisme à Madagascar doit mieux tirer parti de la biodiversité impressionnante du pays, de ses paysages et de sa culture unique, fournissant des emplois aux communautés vivant à proximité des destinations touristiques, soit directement (guides, chauffeurs et personnel des hôtels et restaurants), soit indirectement (nourriture et services aux hôtels et restaurants).
«Le tourisme contribue de manière significative aux chaînes de valeur locales, régionales et nationales dans les domaines de l’hôtellerie, des agences de voyage, de l’artisanat et de l’agriculture, ainsi qu’aux droits d’entrée dans les parcs, aux recettes fiscales, aux devises étrangères et aux investissements directs étrangers.», a souligné la Banque mondiale dans une note de recommandations en forme d’article. Et l’institution d’ajouter que comparé à d’autres pays proches, le potentiel de croissance touristique de Madagascar est important, en grande partie grâce au fort intérêt pour le tourisme côtier.
Il est aussi indiqué que les zones protégées – marines et terrestres – peuvent offrir des solutions à la perte de biodiversité et à la dégradation des terres et créer des attractions touristiques rentables. L’augmentation du financement de la gestion et de l’exploitation des zones protégées, la finalisation du cadre juridique des concessions touristiques dans les zones protégées et la réévaluation des accords de partage des bénéfices avec les communautés locales peuvent contribuer à développer le secteur, en le rendant inclusif et durable. De cette façon, il contribue davantage à la croissance économique tout en préservant la biodiversité. La croissance du secteur du tourisme permettrait également de modifier la structure de l’économie en s’éloignant du secteur agricole, plus vulnérable au climat.
Rappel est fait que quand on parle de Madagascar, des images de biodiversité riche et unique, de forêts denses et du plus long littoral d’Afrique viennent en tête. Il est donc surprenant d’apprendre que Madagascar est l’un des 22 pays sur 146 où la richesse par habitant – une mesure de la durabilité de la croissance – a diminué entre 1995 et 2018, et que ce déclin est dû à la faible productivité du capital naturel du pays. Inverser la tendance est possible si l’on parvienne à améliorer la gestion du capital naturel de Madagascar.
Mesures urgentes
Face aux multiples risques environnementaux, liés aux ressources naturelles et au changement climatique auxquels Madagascar est confronté, et compte tenu de la dépendance de sa population et de son économie à la gestion durable des ressources naturelles, la Banque mondiale estime qu’il est urgent de prendre des mesures et de relever ces défis pour que Madagascar parvienne à un développement vert, résilient et inclusif. Pour la Banque, les projets Progreen et Problue qu’elle appuie permet de donner la priorité aux investissements dans certains paysages qui sont les plus vulnérables à la dégradation, soutenir l’objectif du gouvernement de restaurer les mangroves le long du long littoral et de devenir un leader en matière de carbone bleu. En outre, afin que Madagascar puisse mieux tirer parti de ses paysages terrestres et marins et du tourisme basé vers la nature afin de soutenir un développement vert, résilient et inclusif, la Banque mondiale invite les décideurs à s’inspirer du document intitulé «L’analyse environnementale du pays (CEA) de de Madagascar» qui vient d’être achevée et qui propose des moyens d’y parvenir.
Il est également noté que la Grande île peut promouvoir le tourisme basé sur la nature à travers le projet de transformation économique pour une croissance inclusive en cours. Et la note de conclure que le prochain rapport sur le climat et le développement de Madagascar explorera davantage les questions de résilience et d’atténuation qui demeurent préoccupantes pour le pays.
Du côté des autorités, notamment du Ministère en charge du Tourisme, on signale que d’importants efforts sont déployés pour faire en sorte que le secteur touristique puisse mieux profiter des richesses naturelles dont possède la Grande île. Mais on tient aussi à saluer la contribution des partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale, à la promotion d’un tourisme vert, résilient et inclusif. Les initiatives privées, à l’instar des Assises du Développement Durable de l’océan Indien (ADD-OI), qui se sont tenues dernièrement dans la capitale malgache, sont aussi mises en avant par ce département ministériel comme étant des apports importants pour renforcer la position de Madagascar en tant que destination verte de référence.
lexpress