Élisabeth Borne recevra séparément jeudi matin à Matignon plusieurs leaders syndicaux à commencer par les patrons de la CGT Philippe Martinez et de la CFDT Laurent Berger, à quelques jours de sa présentation de la réforme des retraites.
La Première ministre, qui défend une méthode basée sur le dialogue, recevra M. Martinez, secrétaire général de la CGT à 8H30, puis M. Berger, secrétaire général de la CFDT à 9H30, selon son agenda rendu public jeudi soir.
Elle s’entretiendra ensuite avec le président de la CFE-CGC François Hommeril et celui de la CFTC Cyril Chabanier.
Selon ce dernier, « il s’agit de faire un point sur les deux premiers volets » de la réforme, qui concernent l’emploi des seniors et la pénibilité d’une part, les régimes spéciaux, le minimum retraite et la fonction publique d’autre part, « mais qu’on parlerait moins du troisième volet », à propos du financement et de l’âge légal de la retraite.
« Il y a une série de questions sur lesquelles on attend des réponses », a ajouté M. Chabanier à l’AFP, en indiquant que ces rendez-vous se font en parallèle de réunions bilatérales au ministère du Travail.
Les rencontres de jeudi à Matignon doivent avoir lieu au lendemain d’un dîner de la majorité à l’Elysée notamment consacré aux retraites, autour du président Emmanuel Macron et de Mme Borne, avec les responsables des groupes parlementaires et des partis Renaissance, MoDem et Horizons.
Les représentants de différents groupes parlementaires – majorité comme opposition – seront reçus la semaine prochaine, avant la présentation des grandes lignes de la réforme par Mme Borne autour du 15 décembre, a ajouté l’entourage de la cheffe du gouvernement.
Les syndicats CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU ont réaffirmé lundi soir leur opposition à « tout recul de l’âge légal de départ en retraite comme à toute augmentation de la durée de cotisation », et prévenu qu’ils décideraient d’une « première date de mobilisation unitaire » en janvier « si le gouvernement demeurait arcbouté sur son projet ».
Emmanuel Macron avait défendu pendant la campagne présidentielle un report de l’âge légal de 62 à 65 ans, avant d’évoquer une fois réélu un recul à 64 ans couplé à une augmentation de la durée de cotisation.
Ces points font actuellement l’objet d’une concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux qui doit se terminer vendredi.
Un projet de loi doit ensuite être présenté en janvier, avant un examen au Parlement.
Reste à savoir si, avec une majorité relative à l’Assemblée, l’exécutif pourra faire l’économie de l’usage de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’adopter un texte sans vote, sauf motion de censure.
AFP