La consultation à distance n’est pas encore le remède aux «déserts médicaux» des campagnes, s’étant principalement développée dans les territoires les plus urbanisés, selon une étude.
Les patients qui «téléconsultent» des médecins généralistes sont en moyenne plus urbains et plus jeunes que les personnes reçues dans leurs cabinets, selon une étude publiée jeudi par la Drees, la direction statistique des ministères sanitaires et sociaux. La consultation à distance n’est pas encore le remède aux «déserts médicaux» des campagnes. C’est en effet pour les médecins installés dans les territoires les plus urbanisés que la pratique s’est le plus fortement développée.
«En Ile-de-France, 7,8% de l’activité des médecins généralistes libéraux correspond à des consultations à distance en 2021 (12% à Paris et 7,2% dans les banlieues du pôle urbain de Paris), contre 2,2% dans les territoires ruraux hors outre-mer», précise la Drees. Les téléconsultations sont aussi plus souvent effectuées avec de jeunes patients, quel que soit le territoire de résidence: en 2021, 45,2% l’ont été avec des personnes âgées de 15 à 44 ans, contre 28,7% des consultations en cabinet.
Autre enseignement: les téléconsultations ne semblent pas viser principalement à abolir les distances, puisque pour 58,6% d’entre elles le médecin exerce dans la commune de résidence du patient ou à moins de 5 kilomètres. Sans surprise, l’étude confirme globalement la forte augmentation des téléconsultations sous l’effet de la crise du Covid-19. Les généralistes libéraux en ont effectué 13,5 millions en 2020, puis 9,4 millions en 2021, alors qu’il n’y en avait eu que 80.000 en 2019. La pratique s’installe dans la durée, mais reste peu fréquente: elle a représenté 3,7% de l’activité de médecine générale libérale en 2021. Moins que les visites à domicile.
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