Le manque de vitamine D dans notre cerveau pourrait être un facteur explicatif de la démence, suggère une nouvelle étude. Un meilleur taux de vitamine D dans le cerveau correspondrait à de meilleures fonctions cognitives.
Qu’est-ce que la démence ? Ce syndrome dans lequel on observe une dégradation de nos fonctions cognitives (perte de la mémoire, de l’attention…) touche principalement les personnes âgées, mais n’est pas une composante principale du vieillissement. Il existe de nombreuses formes de démence ; 60 à 70% des cas concernent la maladie d’Alzheimer. Quant aux causes de la démence, elles demeurent un mystère. Néanmoins, plusieurs études ont d’ores et déjà associé un manque de vitamine D avec un risque multiplié par deux de développer une forme de démence, ou par trois de développer la maladie d’Alzheimer. L’influence de la vitamine D trouve un nouvel éclairage avec ces travaux de chercheurs de l’université Tufts (États-Unis).
L’analyse directe de la concentration en vitamine D dans le cerveau : une approche inédite.
« Le rôle de la vitamine D dans la neurodégénérescence est complexe et n’a pas été entièrement élucidé à ce jour. Cette étude représente la première étape dans la compréhension du rôle de la vitamine D dans le cerveau humain », expliquent à Sciences et Avenir Kyla Shea et Sarah Booth, auteures principales de ces travaux et membres de l’équipe Vitamine K du Human Nutrition Research Center on Aging (HNRCA) de l’université Tufts.
Cette équipe a analysé la concentration en vitamine D directement dans les tissus cérébraux de 290 participants post-mortem. Cela n’avait jamais été fait. L’objectif poursuivi : étudier au travers de la vitamine D comment la nourriture et les nutriments peuvent créer une résilience pour protéger les cerveaux vieillissant contre les maladies neurologiques, notamment Alzheimer. « De nombreuses études ont mis en cause des facteurs alimentaires ou nutritionnels dans la dégénérescence des fonctions cognitives des personnes âgées, mais toutes sont basées sur des apports alimentaires ou des mesures sanguines de la vitamine D, poursuit Kyla Shea. Nous voulions savoir si la vitamine D est présente dans le cerveau, et si c’est le cas, comment ces concentrations peuvent être liées au déclin cognitif ».
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