Le ministère néerlandais des Affaires étrangères, a été contraint de présenter ses excuses après qu’une affaire de racisme institutionnel a éclaté dans le pays. Des personnes ont été insultées et qualifiées de « singes » pour leur couleur de peau.
Un rapport indépendant commandé à la suite du mouvement Black Lives Matter, a dévoilé un système de racisme entretenu au sein du ministère, pour écarter les personnes de couleur ou de rabaisser les personnes déjà employées.
La publication a souligné que si les employés n’étaient « généralement pas maltraités en personne », ils subissaient souvent des « agressions verbales » en entendant d’autres personnes dénigrer des gens en raison de leur couleur de peau, leur religion ou leur origine.
Le rapport indique que les résultats ont « posé la question de savoir s’il existe un racisme institutionnel. Nous concluons que c’est le cas ».
Les employés de couleur du ministère, selon le rapport, se sentaient souvent exclus et ignorés par leurs collègues blancs. Plusieurs employés ont affirmé que des personnes ont été qualifiées « à plusieurs reprises de +singes+, +bokitos+ », nom d’un gorille s’étant échappé d’un zoo néerlandais en 2007, et qu’elles en ont été blessées.
D’autres ont été appelées « nègres » ou « Zwarte Piet », un personnage folklorique « blackface » controversé, ajoute le rapport.
« Les pays africains ont été décrits par un employé comme des +pays de singes+ », poursuit le document rédigé la base d’entretiens réalisés avec 33 personnes et des groupes de discussion comprenant un total de 47 personnes.
Parmi celles-ci se trouvaient des employés « biculturels » du ministère travaillant aux Pays-Bas et à l’étranger, du personnel d’ambassade et certains employés blancs, est-il indiqué.
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra, a déclaré que le rapport était « douloureux et choquant ».
« Ce qu’un certain nombre de collègues du département et des missions à travers le monde ont vécu est inacceptable et cela me touche profondément », a-t-il tweeté.
Les Pays-Bas ont longtemps promu leur image de société libérale et multiculturelle, mais le pays fait ces dernières années face à son histoire de puissance coloniale et d’esclavage.
Les médias ont rapporté que le gouvernement prévoyait de présenter dans le courant du mois des excuses officielles pour l’esclavage, un possible acte de repentance vivement critiqué, des groupes représentants les anciennes colonies affirmant qu’ils n’ont pas été consultés.
hespress